Le gouvernement canadien entend révoquer la citoyenneté de 3100 personnes qui l'ont acquise frauduleusement, et il a 7500 personnes de plus dans sa ligne de mire.

Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a fourni lundi un compte rendu des récents efforts de la GRC et de l'Agence des services frontaliers en la matière. Le gouvernement Harper avait annoncé son intention de sévir contre les fraudeurs de l'immigration en 2010.

Selon les données du Ministère, près de 11 000 personnes pourraient être impliquées dans une telle fraude ou avoir menti pour obtenir leur citoyenneté. Déjà, parmi les 3100 personnes visées, 600 auraient reçu une lettre. Depuis 2010, nul n'a encore perdu sa citoyenneté. Le processus de révocation pourrait prendre environ deux ans.

Cas typique

Le ministre Kenney a présenté un cas typique de fraude: un résident permanent qui paie un représentant en immigration «sans scrupule» pour qu'il l'aide à faire croire qu'il habite au Canada alors que, en réalité, il réside à l'étranger. Le subterfuge, a indiqué M. Kenney, permet à ses auteurs et à leur famille de profiter de certains avantages réservés aux Canadiens, dont l'éducation et les services de santé subventionnés.

«Une famille de cinq peut payer jusqu'à 25 000 $ sur une période de quatre ans ou plus pour maintenir l'illusion qu'elle réside au Canada», a précisé M. Kenney.

«Je l'ai dit auparavant, mais ça vaut la peine de le répéter: la citoyenneté canadienne n'est pas à vendre, a-t-il lancé. Nous ne resterons pas inactifs et nous ne permettrons pas à des gens de mentir et de tricher aux fins de l'acquisition de la citoyenneté canadienne.»

Le NPD sceptique

La députée néo-démocrate Sadia Groguhé a accueilli cette annonce avec un certain scepticisme. «En ce qui concerne la fraude et la teneur répréhensible de ces actes-là, il n'y a nul doute que nous sommes contre cet état de fait, a-t-elle dit. Mais des mises à jour qui deviennent des occasions pour le ministre de faire la une des journaux... ça me semble un peu tiré par les cheveux.»

La dernière mise à jour de ces statistiques par M. Kenney remonte à il y a environ un an. Il avait alors fait état de 6500 cas de fraudes potentielles.