Denis Blanchette, mort tragiquement au Métropolis mardi soir, aura droit à des funérailles nationales.

Sa famille a accepté ce matin la proposition en ce sens de Pauline Marois.

Touchée par le «geste héroïque» du technicien de scène de 48 ans, qui serait mort en essayant de barrer le chemin au présumé tueur, a personnellement demandé à Jean Charest, hier, qu'il soit honoré publiquement.

M. Charest a «l'intention de suivre sa recommandation et de tenir des funérailles nationales», a confirmé l'attaché de presse du chef libéral sortant, Hugo D'Amour.

La chef du Parti québécois et future première ministre a communiqué hier avec la famille du défunt, qui a perdu la vie pendant qu'elle prononçait son discours de victoire sur la scène du Métropolis. Les proches de Denis Blanchette, dont plusieurs ont fait la longue route entre l'Abitibi et Montréal, ont annoncé leur décision ce matin après une soirée de réflexion. L'équipe Marois attendait leur décision avant d'annoncer officiellement qu'il y aurait une cérémonie publique, comme l'ont réclamé des dizaines de personnes sur les réseaux sociaux depuis la tragédie. Les détails et la date des funérailles, qui nécessiteront la contribution du service du protocole, n'ont donc pas encore été fixés.

L'Équipe Spectra, l'entreprise qui employait les victimes de l'attentat, a pour sa part annoncé dans plusieurs médias qu'elle organisera un spectacle-bénéfice à la mémoire du technicien disparu. Les fonds amassés doivent servir à assurer l'avenir de sa fillette, qui vient à peine de fêter son quatrième anniversaire.

Plusieurs témoins ont raconté que Denis Blanchette, qui terminait un quart de travail de presque 24 heures lorsqu'il est mort devant la porte arrière de la salle de spectacle, a essayé de repousser le tueur armé. Il a reçu une balle et est mort sur le coup.

L'ami d'enfance et colocataire de longue date de la victime, Denis Bourgault, ne doute pas que son ami a agi pour protéger la foule rassemblée au Métropolis.

«Je connais bien mon chum. S'il a senti que du monde était en danger, c'est sûr qu'il a agi d'instinct. Il a foncé. Il a probablement pensé qu'il pouvait lui enlever son arme», a-t-il confié à La Presse.

Son jeune collègue Dave Courage, aussi technicien de scène, a été grièvement blessé lors de l'événement. Il est dans un état stable à l'Hôpital général de Montréal. Selon ce que nous avons appris, ce père d'un tout jeune garçon pourrait garder des séquelles motrices de sa blessure. L'homme de 27 ans a été atteint à la fesse par la même balle qui a tué Denis Blanchette.