La pelouse de l'Assemblée législative de l'Ontario a été prise d'assaut, mardi midi, par des enseignants venus dénoncer le gel salarial que veut leur imposer le gouvernement libéral pour combattre un déficit budgétaire de 15 milliards $.

Les fédérations des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire et du secondaire de l'Ontario et le Syndicat canadien de la fonction publique brandissaient des drapeaux et des pancartes pour demander au gouvernement libéral minoritaire de négocier avec eux plutôt que de légiférer.

Trois syndicats représentant quelque 45 000 enseignants et employés du réseau scolaire ont déjà accepté l'entente de deux ans proposée par le gouvernement, qui souhaite maintenant l'imposer à tous les autres.

Mais les trois autres syndicats, qui comptent quelque 191 000 membres, s'y opposent farouchement.

La loi, qui sera vraisemblablement adoptée grâce à l'appui de l'opposition conservatrice, réduira aussi les avantages sociaux des enseignants, en plus d'interdire les grèves et les lockouts pour au moins deux ans.

Le premier ministre Dalton McGuinty a expliqué que le gouvernement est incapable d'accorder des hausses salariales aux enseignants, puisqu'il a besoin d'argent pour déployer la maternelle à temps plein et éviter des classes bondées.

«Nous ne pouvons faire ça pour l'instant, a-t-il lancé mardi lors de la période de questions à Queen's Park. Nous ne sommes pas prêts à faire ça, et je pense que les enseignants le comprennent.»

Ni M. McGuinty ni la ministre de l'Éducation, Laurel Broten, ni le chef progressiste-conservateur, Tim Hudak, n'ont voulu aller rencontrer les manifestants.

Les syndicats et l'opposition néo-démocrate accusent le gouvernement McGuinty d'avoir créé cette crise de toutes pièces afin de détourner l'attention des électeurs de différents scandales qui l'ont éclaboussé, à l'approche de deux élections complémentaires qui pourraient permettre aux libéraux de former un gouvernement majoritaire.