Il faut reconnaître l'investissement des automobilistes et présenter des mesures concrètes pour améliorer les transports en commun avant d'augmenter une fois de plus la taxe sur l'essence, estime CAA-Québec.

L'organisme a réagi de cette façon au rapport de la Commission métropolitaine de Montréal (CMM) publié vendredi dernier, dans lequel il est suggéré de majorer le taux de la taxe sur l'essence de cinq cents par an pendant les dix prochaines années en plus d'indexer la taxe sur les droits d'immatriculation.

Au dire du porte-parole de CAA-Québec Cédric Essiminy, la hausse de la taxe sur l'essence n'est pas la seule solution, surtout que les résultats des investissements des automobilistes dans les transports en commun se font toujours attendre selon lui.

Il dénonce les «projets qui traînent et dont les coûts explosent», citant en exemple le prix des nouveaux wagons du métro de Montréal, le projet de bus rapide sur le boulevard Pie-IX et le gonflement des coûts des trains de l'est et de l'ouest de Montréal.

M. Essiminy voit dans ces projets un signe du manque de leadership et de l'absence de gouvernance adéquate en matière de transport, ce qui rend la pilule qu'est l'augmentation du prix de l'essence encore plus difficile à avaler à son avis.

En ce sens, le porte-parole propose un cocktail de transports, plus facile à avaler, d'une part, et plus adéquat pour répondre aux besoins «urgents» en transport collectif.

«Il faut offrir différents moyens de transport aux Québécois qui veulent se déplacer», propose M. Essiminy.

«La mobilité est beaucoup plus efficace si la population a le choix entre la voiture, l'autobus, le métro et le train, par exemple. La solution est là, selon nous.»

CAA-Québec a d'ailleurs envoyé une série de questions à propos du transport collectif aux différents partis politiques québécois, et devrait en publier les résultats dès la semaine prochaine.

Il dit ainsi tenter d'obtenir des engagements pour mettre fin à la dynamique actuelle du «donnez maintenant, observez les résultats plus tard».

«On demande aux gens de payer plus sans leur fournir de résultats. La moindre des choses, ce serait de proposer des solutions», lance-t-il.

«Une fois que ces solutions-là seront mises en place, on pourra demander du financement pour des projets futurs. En ce moment, on ne fait que mettre la charrue avant les boeufs.»