Cinq chefs syndicaux représentant plus de 33 000 travailleurs au Canada ont affirmé, jeudi, en conférence de presse, que les compressions exercées par le Parti conservateur lors du récent budget menacent la sécurité publique. Ils déplorent que le ministre fédéral de la Sécurité publique ait refusé de participer à un colloque pour entendre leurs revendications.

Ces syndicats, qui représentent des travailleurs en milieu carcéral, aux services frontaliers et dans le système juridique, affirment que le ministre Vic Toews ne les a pas consultés avant d'imposer des réductions de services de l'ordre de 688 $ millions, soit l'équivalent de 10% du budget de son ministère.

Entre autres choses, le gouvernement fédéral a éliminé l'escouade responsable d'enquêter sur le blanchiment d'argent, réduit le nombre de membres clés du personnel, de même que les équipes de chiens renifleurs aux douanes. Il aurait fermé de vieilles prisons et augmenté la charge des agents de libération conditionnelle.

Selon le président du Syndicat des agents correctionnels du Canada-CSN, Pierre Mallette, les compressions vont réduire le niveau de sécurité publique au Canada. Les cinq syndicats qui font front commun organisent un colloque sur la sécurité publique qui doit se tenir à Ottawa cet automne, mais le ministre Toews a décliné leur invitation à y participer.

Dans une lettre expédiée aux syndicats, il a justifié ces compressions en expliquant qu'elles avaient été décidées après de sérieuses délibérations en tenant compte de critères primordiaux comme la sécurité des Canadiens.

Le personnel du ministre de la Sécurité publique avait déjà fait circuler la lettre avant que les chefs syndicaux donnent la conférence de presse, dans le but, selon eux, de mettre le public en garde contre la «désinformation» en provenance des chefs syndicaux.

Après la conférence de presse, la porte-parole du ministre, Julie Carmichael, a nié la possibilité que les compressions dans le budget fédéral puissent mettre la sécurité des citoyens en danger.