À quelques jours de l'ouverture de la saison de la pêche au homard au Canada, des pêcheurs ont manifesté aux abords de trois usines de transformation, jeudi, au Nouveau-Brunswick.

Selon le directeur général de l'Union des pêcheurs des Maritimes, Christian Brun, le noeud du conflit réside dans la place réservée aux produits locaux dans les usines de transformation canadiennes.

Celles-ci ont commencé plus tôt cette année à acheter des homards à coquille molle du Maine pour les transformer en produits congelés, soutient M. Brun.

Les tensions ont atteint leur paroxysme, mercredi, après une réunion de l'Union.

Certains pêcheurs, furieux, ont décidé de manifester devant une usine. Ils se questionnent sur la capacité des usines à acheter leurs homards, à compter de la semaine prochaine, alors qu'elles ont déjà acheté de grosses cargaisons en provenance des États-Unis.

Une réunion entre l'Union et le ministre des Pêches du Nouveau-Brunswick, Michael Olscamp, devrait se tenir sous peu pour tenter de dénouer l'impasse.

«Il faut trouver une façon de prioriser les produits locaux pour maintenir une certaine paix sociale, fait valoir M. Brun. On le fait dans d'autres industries au Nouveau-Brunswick pour s'assurer que les produits locaux soient transformés en premier.

«C'est une situation qui déchire les communautés», soutient Christian Brun, en admettant que les usines de transformation ont besoin du homard des États-Unis pour rentabiliser leurs activités.

Alors que certains membres d'une famille travaillent dans les usines de transformation, d'autres sont sur les bateaux de pêche.

Sans une solution rapide, «les débordements risquent de se multiplier et de s'accentuer», craint M. Brun.

Plus tôt dans la journée, des pêcheurs avaient encerclé un camion à l'extérieur d'une usine de transformation de Shediac.

Debbie Thompson, qui pêche au large de Richibucto, affirme que ses collègues craignent que le marché ne soit envahi par des homards de moindre qualité en provenance du Maine. Elle soutient que certains pêcheurs songent à boycotter la saison de la pêche.