BIXI n'arrivera pas seul dans les rues de Vancouver. Des distributeurs de casques seront implantés avec les 125 stations de vélo en libre-service afin de respecter la loi de la Colombie-Britannique imposant aux cyclistes le port du casque.

Les détails de la distribution des casques sont encore en négociation, mais la seule entreprise encore en piste pour décrocher le contrat de Vancouver, Alta Bicycle Share, dit travailler sur un réseau d'appareils distributeurs. «La location va être fluide, nous allons nous occuper d'un seul coup de toutes les transactions financières. Vous aurez seulement à glisser votre carte et vous pourrez louer à la fois un vélo et un casque», a récemment indiqué lors d'un important congrès cycliste à Vancouver le président d'Alta, Michael Jones. La firme est responsable de la vente de BIXI à l'étranger.

En entrevue à La Presse, le directeur des Transports de Vancouver, Jerry Dobrovolny, a indiqué que l'investissement annuel de 1,9 million de sa Ville dans le projet incluait la distribution des casques. «Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par d'autres villes. Il peut y avoir d'autres facteurs, mais l'obligation du port du casque en fait probablement partie. Le casque est le plus grand risque au succès du système à Vancouver et c'est pour ça que nous voulons voir la solution avant de signer le contrat [à l'automne].»

Jerry Dobrovolny reconnaît que le défi posé par la distribution des casques est de taille. À Montréal, un même vélo peut faire 75 déplacements dans une seule journée. Une seule station comptant une dizaine de vélos, chaque distributeur devra-t-il disposer de centaines de casques pour satisfaire tous les cyclistes? «Ça, c'est si chaque utilisateur veut un casque. Certains auront leur propre casque, d'autres vont garder le premier casque pour le réutiliser lors d'autres déplacements. Oui, ça va prendre beaucoup de casques, mais ça ne sera pas nécessairement un casque par déplacement», résume Jerry Dobrovolny. Alta doit notamment déterminer si les casques seront nettoyés après chaque utilisation.

Plusieurs villes aux prises avec l'obligation du port du casque ont adopté ou demandé une exemption pour leurs usagers afin d'éviter de faire dérailler leur système de vélo en libre-service, ce que ne prévoit pas Vancouver.

Plusieurs autres solutions ont été étudiées, mais les appareils distributeurs se sont imposés. À Melbourne, en Australie, les administrateurs de BIXI ont d'abord opté pour la distribution de casques dans les dépanneurs, mais la solution s'est avérée moins pratique pour les usagers que les rares machines distributrices implantées. La popularité du vélo en libre-service en aurait souffert.