Un sondage mené auprès des employés du ministère de la Justice du Québec et obtenu par La Presse offre un rare coup d'oeil sur la vision qu'ont les fonctionnaires de leur travail.

Bilan: un manque de confiance envers les hauts fonctionnaires malgré un bon lien avec les supérieurs immédiats et un grave pessimisme quant à la possibilité d'avoir une promotion.

Ainsi, seulement 43% des répondants croient que la haute direction est «sensible aux besoins des employés» et 39% croient que «les promotions au Ministère sont équitables».

Par contre, d'autres éléments du sondage semblent positifs. Quatre répondants sur cinq ont affirmé avoir des «relations empreintes de respect» avec leur supérieur immédiat ou leur chef d'équipe. De plus, 72% des fonctionnaires ont «l'information nécessaire pour accomplir [leur] travail».

Améliorations récentes

Au ministère de la Justice, on assure que les résultats de l'étude ont fait l'objet de discussions et que la situation a déjà beaucoup changé depuis l'automne dernier. L'étude est datée de septembre 2011.

«Lorsqu'on parle des communications avec la haute direction, il y a des gens effectivement qui se sentent beaucoup plus loin du «décisionnel»», a reconnu Jean Guay, porte-parole du Ministère, qui a souligné que c'était le lot de plusieurs grands ministères décentralisés. «Il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place depuis. Ça a servi à ça, justement.»

Selon M. Guay, le Ministère doit surtout mettre des efforts pour faire connaître les outils qu'il met à la disposition de ses employés.

Le sondage a été réalisé par Léger Marketing auprès de 1815 employés. Il a coûté 24 250$ au Trésor public.

Les jeunes plus optimistes

Selon le document, les employés les moins satisfaits sont les employés permanents comptant plus de cinq ans d'expérience et ayant au moins 50 ans. Au contraire, les jeunes travailleurs récemment arrivés au ministère de la Justice sont les plus satisfaits de leur travail, tout comme les cadres.

Par ailleurs, Léger Marketing souligne que «l'ambiance pourrait être plus agréable et plus saine selon les employés». Parmi les fonctionnaires qui pensent quitter leur emploi d'ici un an, le «climat de travail» constitue d'ailleurs la première explication (37%), devant la retraite (32%).