Des plongeurs de la marine américaine s'apprêtaient mercredi à fouiller l'épave d'un hydravion de l'US Air Force qui s'est abîmé dans les eaux du fleuve Saint-Laurent en 1942 avec cinq marins américains à bord, ont annoncé les autorités canadiennes.

Des archéologues canadiens des fonds marins avaient découvert par hasard en 2009 l'épave de l'hydravion Catalina de l'US Air Force lors d'une mission de routine, à environ deux kilomètres des côtes du village de Longue-Pointe-de-Mingan (Québec), sur la rive nord du Saint-Laurent.

La mission des 50 militaires envoyés au Québec sera d'effectuer «des fouilles sous-marines dans le but de retrouver les dépouilles des victimes ainsi que leurs effets personnels», indique un communiqué de Parcs Canada. L'hydravion avait sombré le 2 novembre 1942 en tentant de décoller par une forte houle près de ce qui est devenu la Réserve du parc national de l'Archipel-de-Mingan, dans le golfe du Saint-Laurent.

Les 9 membres d'équipage qui étaient à bord le jour du naufrage, étaient tous basés à Presqu'Ile (Maine). Ils étaient venus prêter main-forte à l'aérodrome de Longue-Pointe-de-Mingan, à un millier de kilomètres au nord de Montréal. Quatre des marins avaient réussi à s'extirper de l'hydravion qui commençait à se remplir d'eau et avaient été secourus par des pêcheurs locaux. Les cinq autres ont péri coincés dans l'habitacle de l'appareil qui s'est enfoncé dans les eaux glacées du fleuve.

«Cet événement est très important parce qu'il témoigne de la collaboration entre le Canada et les États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale et, plus particulièrement, du pont aérien qui avait été établi entre l'Amérique du Nord et l'Europe», a déclaré le sénateur canadien Michel Rivard dans un communiqué.

En 1941 et 1942, les États-Unis ont construit plusieurs aéroports dans l'est du Canada pour servir d'étapes à l'acheminement d'avions et de munitions aux Alliés en Europe (la «Crimson route»). Le détachement qui a péri dans le Saint-Laurent était chargé de construire ces aérodromes.