Le nombre de facteurs qui manquent au moins une journée de travail en raison d'une chute ou parce qu'un chien les a mordus a diminué au cours des dernières années. Mais les efforts de Postes Canada pour atténuer le problème semblent avoir atteint un plateau.

Bon an, mal an, une cinquantaine de facteurs sont mordus par un chien et un millier se blessent en tombant, généralement l'hiver. Les chiffres sont stables depuis deux à trois ans. Auparavant, le bilan était environ 50% plus lourd.

Même si elles sont 20 fois plus rares que les chutes, les mauvaises rencontres entre facteurs et chiens sont plus susceptibles d'attirer l'attention. Au début du mois de mai, un chien qui a mordu un facteur dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec, a fait les manchettes - la victime s'en est tirée avec des blessures mineures à un genou et à un doigt. À Toronto, l'an dernier, une factrice a perdu une partie d'un pouce après avoir été attaquée par un chien.

À noter, les chiffres fournis à La Presse, en vertu d'une demande d'accès à l'information, ne comportent que les cas où le facteur a manqué au moins un jour de travail. Un article du Soleil sur la morsure survenue en mai a rapporté que 500 facteurs sont mordus chaque année au pays et que 90% d'entre eux manquent moins d'une journée de travail. Le Québec semble sous-représenté selon les chiffres fournis par Postes Canada au Soleil. Seulement 70 facteurs sur les 500 mordus chaque année sont québécois.

«Nous faisons beaucoup d'efforts de communication interne et externe sur ces questions, explique Anick Losier, porte-parole de Postes Canada. Nous parlons aux propriétaires chez qui il y a des problèmes, et nous rappelons chaque jour à nos employés de faire attention aux facteurs climatiques. Quand il fait froid, ils peuvent mettre des crampons. Et nous leur expliquons qu'il ne faut jamais essayer d'amadouer un chien.»

Philippe Arbour, responsable des griefs au Syndicat des postiers, n'est pas d'accord. «Depuis 2009, Postes Canada a un programme qui vise les employés qui ont souvent des accidents de travail, dit-il. Ça décourage les employés de les rapporter. Il n'y a pas de prévention, on décourage les signalements.»

Environ 80% des blessures à Postes Canada surviennent sur la route, le reste dans les centres de tri. La fréquence d'accidents était en 2011 de 6,2 par employé à temps plein, contre 6,5 en 2010, selon Mme Losier.

Comme exemple de mesure, l'an dernier, Postes Canada a demandé à un fermier de la Saskatchewan de trouver une laisse plus courte pour son chien ou de déplacer sa boîte aux lettres. Dans les cas de Québec et de Toronto, les chiens étaient sortis parce que la porte avait été laissée entrebâillée.

-- Avec William Leclerc