La soeur d'Amir Khadir a mis les magazines L'actualité et L'actualité médicale dans l'embarras en signant une chronique qui était en grande partie copiée d'un blogue déjà paru sur le site du journal Métro.

Collaboratrice au magazine L'actualité médicale, la Dre Saïdeh Khadir a publié, il y a quelques semaines, un texte dans lequel elle dressait un parallèle entre les revendications des médecins spécialistes et celles des étudiants. Or, la moitié des 10 paragraphes de sa chronique étaient en fait plagiés d'un texte écrit par Akos Verboczy, blogueur pour Métro depuis janvier 2011.

Dans un éditorial intitulé «La juste part des médecins» publié dans le numéro de L'actualité du 8 juin dernier, l'éditrice et rédactrice en chef du magazine, Carole Beaulieu, a fait référence au texte de la Dre Khadir en invitant ses lecteurs à lire la version intégrale. Comme le site de L'actualité médicale n'est pas accessible au grand public, L'actualité a reproduit le texte sur son propre site.

C'est un lecteur attentif qui a signalé la chose au blogueur Akos Verboczy. Ce dernier s'est empressé de prendre contact avec le journal Métro qui a confié l'affaire à ses avocats. La semaine dernière, L'actualité a donc remplacé la chronique de la Dre Khadir sur son site par une version «corrigée», accompagnée d'excuses et d'une mention précisant que c'était une version «corrigée», car «la version originale du texte reprenait sans attribution de longs passages provenant du blogue D'ici et d'ailleurs, d'Akos Verboczy, sur le site du journal Métro

«On ne fait pas mention qu'il s'agit d'un cas de plagiat, mais nous avons accepté la proposition de L'actualité de faire un lien vers le blogue de Métro, rendant ainsi à César ce qui est à César», explique le directeur des plateformes interactives au journal Métro, Christian Duperron. Jointe au téléphone par La Presse, la rédactrice en chef de L'actualité médicale, Catherine Choquette, n'a pas voulu commenter l'affaire, en soumettant qu'il s'agissait «d'une histoire interne».

Il n'a pas été possible de joindre la Dre Saïdeh Khadir, mais le blogueur Akos Verboczy, qui a reçu un mot d'excuses de la part des deux publications concernées, s'est entretenu avec elle au téléphone la semaine dernière. «Elle m'a dit qu'elle était désolée, qu'elle ignorait les règles journalistiques, et qu'elle n'avait pas pris le temps de reformuler les passages de mon texte qu'elle avait repris», raconte le blogueur qui a accepté les excuses de la Dre Khadir même si son geste le laisse tout de même perplexe. «La propriété intellectuelle, ce n'est pas juste en journalisme, observe-t-il. Cela existe en médecine aussi.»