Des résidants d'Elliot Lake, en Ontario, observaient nerveusement mardi soir la démolition contrôlée à l'intérieur d'un centre commercial dont une partie du plafond s'est effondrée, samedi, et où au moins deux personnes sont toujours emprisonnées.

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Des équipes de secours s'affairaient dans l'espoir de rendre la structure plus sécuritaire avant d'y entrer.

Tandis que certains résidants encouragaient les équipes, d'autres exprimaient des craintes que l'opération compromette plutôt la sécurité de quiconque tenterait de s'accrocher à la vie parmi les débris.

Dan Hefky, le commissaire à la sécurité communautaire, de la province, a annoncé que l'imposant bras robotique allait être descendu dans l'édifice afin de renverser l'escalier mécanique qui empêchait les secouristes d'y entrer.

Les résidants ont laissé échapper des vivats lorsque la colossale machine jaune, d'une portée de 45 mètres et déplacée sur trois camions en provenance de Toronto, est arrivée devant le centre commercial sur une route pavée spécialement pour l'occasion.

Bill Neadles, de l'équipe de Recherche et sauvetage en milieu urbain à l'aide d'équipement lourd, a expliqué que l'escalier mécanique dangereusement instable qui avait contraint les secouristes à rebrousser chemin lundi sera abattu de manière à retomber loin des deux victimes emprisonnées par les débris.

Les secouristes pourront ensuite dégager un accès à partir de la porte dans le coin sud du centre commercial.

M. Neadles a révélé que les deux victimes sont coincées à moins de 12 mètres de cette porte.

Son équipe partira ensuite à leur recherche si les ingénieurs de structures leur donnent le feu vert.

«Une fois que cette machine sera en place devant le bâtiment, le bras robotisé pourra atteindre le dessus de la structure et la faire s'effondrer sur le sol, a-t-il expliqué. On dirait qu'il s'agit de choses qui se produisent dans la série de robots »Transformers«, mais c'est exactement ce que l'on m'a assuré que la machine pouvait accomplir.»

Les recherches avaient été interrompues lundi en raison de crainte d'un second effondrement, même si les secouristes avaient détecté des signes de vie dans les décombres quelques heures plus tôt.

La nouvelle de l'abandon des recherches avait secoué et irrité les résidants de la région, qui s'étaient rapidement rassemblés à l'hôtel de ville pour exprimer leur mécontentement. Les secouristes avaient repris les recherches après l'intervention de M. McGuinty, lundi.

Mardi matin, au moins 70 personnes s'étaient portées volontaires pour participer aux opérations de secours, dont une trentaine d'anciens mineurs.

La liste des bénévoles comprend au moins une trentaine d'anciens mineurs, ainsi qu'une dizaine de jeunes gens désireux de déplacer des débris.

La mort d'au moins une personne a été confirmée après l'effondrement du toit du centre commercial, samedi après-midi. Plus de 20 personnes ont été blessées, mais aucune de façon sérieuse.

Pendant ce temps, le nombre de disparus a été réduit à 12, ont indiqué des responsables mardi.

Elliot Lake se trouve à 160 kilomètres à l'ouest de Sudbury.

Le premier ministre ontarien Dalton McGuinty a mentionné qu'il ne comptait pas se rendre sur les lieux de l'accident, mais qu'il le ferait si cela pouvait accélérer les efforts de recherche et de sauvetage.

«Je ne crois pas que ce soit le cas, donc je ne me déplacerai pas pour l'instant», a-t-il fait savoir.

Certaines personnes se sont cependant montrées dubitatives à propos de la réponse du gouvernement provincial à la catastrophe. Le maire d'Elliot Lake a indiqué que le premier ministre ne l'avait pas appelé avant tard lundi, deux jours après l'effondrement, et que le coordonnateur provincial des services d'urgence n'était pas non plus arrivé avant cette date.

Selon M. McGuinty, qui se trouvait à Sudbury le jour où le toit s'est effondré, il n'est cependant pas l'heure de lancer des reproches.

«Je crois que nous devons actuellement nous concentrer sur faire tout ce que nous pouvons pour aider ces gens», a-t-il affirmé.

Le chef de l'opposition conservatrice, Tim Hudak, a repris les commentaires du premier ministre, affirmant que la volonté de M. McGuinty de retrouver des survivants était une «réaction humaine naturelle».