Participer aux négociations de l'éventuel Partenariat transpacifique: c'est l'invitation qu'a reçue le Canada, mardi. «On se joint à un groupe sélect dans une région qu'on doit développer davantage, le couloir Asie-Pacifique», indique Sylvain Charlebois, doyen par intérim du collège de management et d'études économiques de l'Université de Guelph.

L'enjeu? La création d'une alléchante zone de libre-échange regroupant 11 pays, 658 millions d'habitants et un PIB combiné de 20,5 trillions. «Ce partenariat peut donner accès à la Chine, qui est un marché important à long terme, souligne M. Charlebois. Ça pourrait signaler un vent de changement.»

Jusqu'à présent, le Québec «ne fait pas suffisamment d'efforts pour exporter», tranche le spécialiste. «En lisant le livre vert de la politique bioalimentaire du Québec, il semble que le commerce international soit un sujet tabou, dénonce-t-il. On mise surtout sur les produits du terroir et l'achat local.»

Un million de plus par année pour exporter

Au contraire, «l'exportation est au coeur du plan stratégique du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)», assure Bernard Houle, directeur du développement des marchés extérieurs au MAPAQ. Un million par an pendant trois ans a été accordé, lors du dernier budget provincial, pour financer une «offensive sur les marchés étrangers, principalement ceux qui présentent un fort potentiel».

Le Québec a importé des produits agroalimentaires d'une valeur record de 5,7 milliards en 2011, en hausse de 23% par rapport à l'année précédente. Paradoxalement, cela favorise les exportations.

«On importe des ingrédients qui sont intégrés dans des produits qu'on transforme ici, qu'on réexporte, explique M. Houle. Il y a un savoir-faire acquis par les Québécois. On invente des produits, pour lesquels la demande est grande.»