Le mini baby-boom que connait le pays depuis dix ans pourrait bien avoir pris fin. Pour la première fois depuis dix ans, le nombre de naissances a diminué sensiblement dans l'ensemble du pays, révèle la dernière étude de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), dévoilée aujourd'hui.

En 2010 et 2011, le nombre de bébés nés dans un hôpital a chuté de 1,5 % par rapport à l'année précédente, ce qui représente 5600 nouveau-nés en moins. Au total, 370 000 bébés sont nés durant ces deux années, comparativement à une pointe de près de 380 000 en 2009-2010. Un aussi grand nombre de naissance n'avait pas été enregistré depuis 1995 au Canada.

Selon le porte-parole de l'ICIS, Claude Lemay, il faudra cependant attendre les données de l'an prochain pour conclure avec certitude à la fin du baby-boom. De 2006 à 2009, a-t-il expliqué, la hausse du nombre de nouveau-nés était largement attribuable à une hausse de 3,7 % du taux de fécondité, plus particulièrement à une hausse de 5,1 % de la population des femmes âgées de 20 à 39 ans.

Procréation assistée

Il faudra attendre aussi l'an prochain pour savoir si c'est vraiment un impact direct du Programme de gratuité de la procréation assistée, mais le Québec s'est démarqué nettement des autres provinces, en 2010-2011, en ce qui concerne les naissances prématurées. La province est la seule à afficher un taux statistiquement inférieur au taux national de 7,9 %, avec un score de 7,3 %. L'Alberta et l'Ontario affichent les taux les plus élevés, respectivement de 8,6 % et 8,1 %.

«Le programme de programme a commencé en 2010 au Québec, il faudra donc attendre les données de l'an prochain, explique M. Lemay. Mais ce qu'on a déjà observé, c'est que le taux de naissances prématurées est toujours plus bas au Québec. Il y a plusieurs hypothèses pour l'expliquer, notamment certains programmes, pour exemple le programme OLO, dont l'objectif est de diminuer les naissances prématurées.»

L'ICIS s'est aussi penché sur le nombre de césariennes, les épidurales et l'utilisation des forceps à l'accouchement. Le Québec détonne encore, cette fois avec sept accouchements vaginaux sur dix (70 %) qui ont lieu sous épidurale comparativement à 61,5 % en Ontario, à 52,1 % en Alberta et un taux très bas de 32,5 % en Colombie-Britannique.

«On peut penser que c'est culturel, observe M. Lemay. L'épidurale est dans les mentalités au Québec.» Enfin, l'ICIS note encore cette année, toutes provinces confondues, que le taux de césariennes est plus élevé chez les femmes de 35 ans et plus.

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Quelques chiffres;

2010-2011: 370 000 nouvelles naissances 2009-2010: 380 000

2002-2003: 330 000

1995-1996: 370 000