Des membres de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) soutiennent que l'organisation est en «état de crise». Les dernières élections du conseil d'administration et le programme d'assurances de personnes soulèvent la controverse.

Plusieurs membres n'ont pas pu exercer leur droit de vote lors des élections qui se sont déroulées au mois de mai, soutient Josh Wallace, traducteur de l'Ordre. «Les bulletins de vote sont arrivés presque au même moment que la fin des élections. Il y a des membres qui n'ont pas eu le temps de retourner leur bulletin dans les délais», dit-il.

François Abraham, président de l'OTTIAQ, reconnaît que les élections ont été teintées par certains problèmes, mais il assure qu'elles se sont déroulées démocratiquement. Les bulletins de vote ont dû être imprimés à deux reprises à cause d'une erreur de l'imprimeur et des membres ont signalé un retard dans la livraison par Postes Canada.

Malgré les ennuis, M. Abraham affirme que «le règlement sur les élections a été respecté en tous points». «On ne parle pas de fraude. Il n'y a eu que quelques soucis administratifs», se défend-il.

M. Wallace croit que le déroulement des élections soulève des questions. «Il y a beaucoup de soupçons puisque beaucoup de monde est insatisfait des décisions de gouvernance de l'Ordre. Des membres croient que c'est délibéré.»

Programme d'assurances

Une autre traductrice, qui préfère taire son nom, affirme que la grogne de plusieurs personnes est liée au programme d'assurances de personnes. Comme l'Ordre propose des assurances, les membres sont obligés d'y cotiser et ne peuvent pas souscrire à l'assurance médicament du gouvernement. Les traducteurs, terminologues et interprètes peuvent toutefois choisir d'être couverts par le régime de leur conjoint ou celui de leur entreprise s'ils sont salariés.

Pigistes

Mais pour les pigistes, les tarifs ne cessent d'augmenter. «Les cotisations ont augmenté toujours graduellement. Chaque année, on rechigne un peu et c'est un peu ce qui a créé la crise... L'assurance complémentaire [ostéopathie, massothérapie, chambre privée à l'hôpital, etc.] a fait un bond complètement grotesque. J'ai payé jusqu'à 330$ par mois. C'est exorbitant», affirme la traductrice qui a décidé de ne payer que la prime de base et de cesser sa cotisation pour l'assurance complémentaire.

Sabine Davies, interprète, explique que l'Ordre avait accepté de se plier à la demande des membres qui voulaient mettre un terme au programme d'assurances une fois son échéance venue. Puis, le conseil d'administration s'est mis à tergiverser, dit-elle. «On paie le double de ce qu'on paierait au public... Les gens se posent des questions et ils ont perdu confiance.»

Le président de l'Ordre promet qu'il respectera le choix des membres qui ont voté pour ne pas renouveler le programme d'assurances de personnes. Pourtant, il admet que si la compagnie d'assurances propose une solution plus rentable, il affirme qu'il aura le devoir de la présenter aux membres.