Le gouvernement fédéral s'en tenait mercredi à son discours habituel concernant le transfert retardé du criminel de guerre Omar Khadr à partir de Guantanamo Bay, à la veille d'une conférence de presse, jeudi, de l'équipe d'avocats du détenu.

Deux mois après le dépôt d'une demande officielle de rapatriement de la part des Américains, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a indiqué qu'il n'y avait rien de neuf à dire dans ce dossier.

«Je n'ai pas pris de décision à ce sujet. Je prendrai une décision en temps voulu, en respect de la loi», a dit M. Toews.

Plus tôt, la porte-parole du ministre Julie Carmichael avait rappelé que les États-Unis avaient demandé au Canada d'accueillir Omar Khadr, et qu'une décision devait être prise à ce propos en vertu du droit canadien.

Khadr, aujourd'hui âgé de 25 ans, a plaidé coupable en octobre 2010 à des accusations de crimes de guerre commis en Afghanistan en 2002, alors qu'il était âgé de 15 ans, y compris à un meurtre en violation du droit de la guerre. En échange de son plaidoyer devant une commission militaire, il a été condamné à huit ans de prison, dont un an à purger à Guantanamo. Il était donc éligible à un transfert en octobre dernier.

Sous la pression diplomatique, Ottawa a clairement indiqué ne pas être pressé de récupérer le citoyen canadien, qui a maintenant passé près de 10 ans dans la prison navale américaine à Cuba.

Plus tôt cette année, des sources avaient indiqué que le transfert devait se produire vers la fin du mois de mai.

Ottawa s'est plaint que les États-Unis forçaient la main du Canada pour reprendre Khadr, alors que des sources américaines laissaient entendre que le fait qu'il soit toujours à Guantanamo rend difficile la conclusion d'ententes de culpabilité avec d'autres détenus là-bas.

Mercredi, l'équipe d'avocats du détenu - les avocats canadiens John Norris et Brydie Bethell, et ses avocats désignés par le Pentagone, le lieutenant-colonel Jon Jackson et le major Matthew Schwartz - ont annoncé la tenue d'une conférence de presse à Ottawa pour une mise au point sur le transfert retardé d'Omar Khadr.

Ils doivent être accompagnés du sénateur Roméo Dallaire, un militant de longue date de la défense des enfants soldats.

Les avocats n'ont pas voulu en dire plus avant la conférence de presse. Contrairement aux précédents avocats canadiens d'Omar Khadr, MM. Norris et Bethell ont été généralement avares de commentaires.