Si vous avez récemment signalé un crime sur le site web de la Sûreté du Québec (SQ), vos révélations n'ont peut-être pas été lues seulement par les policiers. La Sûreté du Québec vient de fermer temporairement des liens sur sa page internet, parce que le niveau de sécurité n'était pas jugé suffisant.

La page «Pour nous joindre» du site de la SQ donnait accès à des formulaires en ligne pour dénoncer un crime. Or, avec le raffinement récent des pirates informatiques et des attaques de groupes comme Anonymus, les barrières prévues par les informaticiens de la SQ n'étaient plus suffisantes. «On a vu qu'il faudrait augmenter le niveau de sécurité», a expliqué hier le capitaine Jean Finet, responsable des communications de la SQ.

C'est à la suite d'un appel de La Presse, lundi, que les autorités policières ont vérifié l'étanchéité absolue de leur site. Un lecteur féru en informatique avait attaché le grelot au problème, apparent pour un oeil averti, quand on cliquait sur l'onglet «Signaler un crime».

Selon M. Finet, un néophyte «ne pourrait craquer ce site, mais pour un expert, ce ne serait pas impossible, quoique très peu probable». Un expert en informatique, déterminé et disposant des outils informatiques actuels, pourrait avoir accès aux données inscrites sur ce site - dans ce cas des dénonciations de citoyens qui veulent signaler un crime dont ils ont été témoins -, convient le policier. En revanche, a-t-on appris par ailleurs, ces données ne sont pas liées aux fichiers plus sensibles de la Sûreté du Québec. Il n'y a pas de «ponts» entre ce système qui recueille les renseignements fournis par les citoyens et les serveurs qui contiennent l'ensemble des données informatiques détenues par la police.

«Le site de la SQ a fait l'objet de plusieurs attaques, on a tenté de bloquer l'accès ou d'entrer pour obtenir des informations», a convenu hier M. Finet, mais dans ce cas, on n'a aucun indice que les données recueillies auraient été accessibles à des informaticiens extérieurs à la SQ. «Notre site est intact, mais on ne peut garantir qu'il n'a pas été percé. Mais c'est peu probable», a-t-il résumé.

Les pages jugées vulnérables ont été «temporairement» suspendues par la SQ. Ce site avait été mis en ligne il y a trois ou quatre ans.