Le ministre de l'Immigration Jason Kenney s'est défendu, vendredi, à Régina, de vouloir écarter les candidats qui attendent depuis des années pour entrer au Canada.

Le projet du gouvernement fédéral de mettre aux poubelles la liste des 280 000 demandes déposées avant 2008 serait nécessaire à la refonte du système d'immigration, selon Ottawa.

Le ministre soutient qu'il n'est pas juste de voir des gens attendre pendant des années pour connaître la décision en ce qui a trait à leur demande.

Le gouvernement veut établir un système qui permettrait un lien plus direct entre les employeurs et la main-d'oeuvre étrangère de sorte que les travailleurs puissent obtenir la permission d'immigrer dans un délai de quelques mois. Toutefois, Ottawa ne compte pas mettre en place ce système plus rapide avant d'avoir éliminé l'ancienne liste. Selon le ministre Kenney, il s'agit d'une étape difficile, mais nécessaire.

Des candidats à l'immigration ont déclaré cette semaine qu'ils comptaient poursuivre le gouvernement fédéral pour empêcher que soient détruites leurs demandes.

L'avocat torontois Lorne Waldman a fait savoir qu'il avait été inondé de courriels en provenance de citoyens furieux à propos de ce changement de procédures. Ils allèguent avoir suivi toutes les étapes obligatoires à leur venue au Canada pour se faire mettre de côté.

Ce qu'a nié le ministre en affirmant que les candidats dont les demandes et les frais avaient été retournés pourraient faire une nouvelle demande qui sera prise en compte selon les critères du nouveau programme de travailleurs spécialisés. «Nous ne voulons écarter personne. Nous voulons simplement agir de façon responsable en mettant sur pied un système rapide et pour cela nous devons éliminer cette énorme liste qui implique des attentes de sept ou huit ans.»

La liste exigeant un délai d'environ sept ans comprend tous les gens qui ont demandé d'entrer au Canada avant que le ministre ne mette sur pied son nouveau programme d'immigration de travailleurs spécialisés pouvant se prévaloir du système rapide.

Le gouvernement maintiendra sa décision malgré les menaces de poursuites, a précisé le ministre. «Le projet de loi a été examiné judicieusement par le ministère de la Justice et nous croyons qu'il est conforme, juste et qu'il survivra à toutes contestations légales.»