Le gouvernement Harper met en jeu la sécurité des Canadiens en supprimant plus de 1000 emplois à l'Agence des services frontaliers du Canada, affirme le syndicat des douaniers.

Ces coupes s'ajoutent à plusieurs autres annoncées récemment dans différentes agences et plusieurs ministères fédéraux. Le gouvernement Harper a annoncé dans son budget que près de 20 000 postes seraient supprimés dans l'appareil fédéral pour économiser 5,2 milliards de dollars en 3 ans.

En conférence de presse à Ottawa jeudi matin, le président syndical Jean-Pierre Fortin a déclaré que les compressions budgétaires permettront aux criminels de faire entrer au pays plus de drogue, plus d'armes à feu et plus de pornographie infantile.

Le temps d'attente aux douanes augmentera également, a-t-il prévenu.

Selon les estimations du syndicat, 118 postes seraient supprimés au Québec, 106 dans la région du Pacifique, 410 au quartier général et 124 dans la grande région de Toronto.

M. Fortin relève qu'il s'agit d'un «changement de cap» majeur pour le gouvernement Harper, qui se pose en défenseur de l'ordre public depuis son arrivée au pouvoir.

Le Syndicat des douanes et de l'immigration regroupe 10 400 membres au pays.

«Les deux plus importantes préoccupations des Canadiens à l'égard des frontières sont la rapidité du passage et la sécurité publique. Il est difficile de voir comment ces réductions de personnel et de ressources aideront le Canada à atteindre ces objectifs», a dit le député du NPD Sylvain Chicoine.

Le gouvernement Harper a défendu ses compressions: «Notre gouvernement a augmenté le nombre d'agents de première ligne à la frontière de 26% depuis son arrivée au pouvoir», a fait valoir une porte-parole du ministre de la Sécurité publique.

«Nous envisageons maintenant des moyens de simplifier le passage de notre frontière, de le rendre plus efficient et plus rapide pour les Canadiens. Nous allons maintenir la frontière ouverte pour les voyages et les échanges commerciaux légitimes, mais fermée aux criminels et aux terroristes.»

Jusqu'ici, plus de 5000 fonctionnaires fédéraux ont appris par lettre que leur emploi pourrait être supprimé. Parmi eux, on compte une centaine d'inspecteurs à la sécurité alimentaire et plus de 600 employés de CBC/ Radio-Canada.