La Commission de la construction du Québec (CCQ) veut réduire de 15% sa masse salariale et abolir la sécurité d'emploi.

C'est ce qu'affirme le syndicat des 600 employés en négociation pour le renouvellement du contrat de travail. Les offres présentées le 27 mars contiendraient 189 demandes touchant 67 clauses de la convention collective. Le syndicat rend ainsi publiques les offres jusqu'à maintenant gardé confidentielles.

«Il est maintenant clair que le silence radio à la table de négociation depuis l'arrivée de la nouvelle présidente-directrice générale Diane Lemieux a permis à la CCQ de réécrire complètement la convention collective pour nous la faire passer au bulldozer», a déclaré Serge Cadieux, directeur principal du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB-Québec).

Selon le syndicat, l'offre globale comprendrait également une augmentation des primes d'assurances collectives, jumelée à une diminution des bénéfices du régime. Les offres comprennent aussi des changements au régime de retraite.

Le porte-parole de la CCQ, Louis-Pascal Cyr, réserve ses commentaires pour plus tard dans la journée.

Serge Cadieux estime que Diane Lemieux est de mauvaise foi. La CCQ est financée par les employés et les employeurs en fonction du nombre d'heures travaillées. Or, ce nombre a atteint des records dans les dernières années. L'organisme vient d'ailleurs de se payer un nouveau siège social au coût de 90 millions de dollars sans hypothèque.

Le SEPB est à couteaux tirés avec Diane Lemieux depuis son entrée en poste, il y a environ deux ans. En vertu de la nouvelle loi sur la corruption, les 300 employés investis d'un pouvoir d'enquête doivent s'affilier à un syndicat qui n'a aucun lien avec la construction, afin d'éliminer tout risque d'influence. Or, la SEPB est affiliée à la FTQ, qui comprend la FTQ-Construction. Le litige est devant la Commission des relations du travail (CRT).

L'offre de la CCQ vise les 600 autres employés, ceux qui ne sont pas «enquêteurs». Elle a reçu l'appui d'environ 80% des membres du conseil d'administration de la CCQ le 27 mars, dont celui de deux représentants syndicaux.

Actuellement, les employés bénéficient de certaines conditions fort avantageuses. Entre autres, au moment de la retraite, la CCQ leur verse une indemnité de départ pouvant atteindre 17 semaines de salaire. De plus, ils bénéficient d'une rente de transition qui leur permet de prendre leur retraite plus tôt, et qui peut atteindre plus de 100 000$.