Un agriculteur canadien, détenu pendant plus d'un an dans une prison au Liban, est de retour au pays mais ses problèmes judiciaires sont loin d'être terminés.

Le producteur de pommes de terre Néo-Brunswickois, Henk Tepper, est arrivé à l'aéroport d'Ottawa samedi. Il était incarcéré à Beyrouth depuis le 23 mars 2011 relativement à des accusations d'exportation de pommes de terre pourries.

Une source proche de l'agriculteur a toutefois indiqué que l'alerte rouge d'Interpol, émise par l'Algérie, est toujours en vigueur. L'homme du Nouveau-Brunswick pourrait faire face à cinq ans d'emprisonnement s'il est reconnu coupable des accusations pesant contre lui.

Ses avocats, Jim Mockler et Joe Karam, se rendront lundi à Grand Falls, au Nouveau-Brunswick, pour répondre aux questions sur l'approche choisie par Ottawa dans le retour de Henk Tepper au Canada, a indiqué Me Mockler.

Il a mentionné que lui et son collègue s'efforceraient de répondre au plus grand nombre de questions à propos de l'approche privilégiée par le gouvernement fédéral, ou de ses lacunes, dans le dossier.

Me Mockler a ajouté que M. Tepper ne serait pas présent au point de presse.

Le Canadien a été arrêté au Liban pendant ses déplacements au Proche-Orient, effectués dans le cadre d'une mission de commerce agricole pour promouvoir les semences de pommes de terre des Maritimes.

L'Algérie allègue aussi que l'agriculteur aurait contrefait des documents liés à l'exportation de pommes de terre du Québec et de l'Île-du-Prince-Édouard.

M. Tepper était dans une impasse juridique depuis son arrestation, étant détenu sous un mandat d'Interpol au Liban - un pays qui n'a pas conclu de traité d'extradition avec l'Algérie.

L'entreprise de M. Tepper est sous la protection des créanciers depuis juin dernier, alors que sa famille et ses avocats ont planché sur un plan pour administrer 11 millions $ en dettes.

Plus tôt ce mois-ci, la juge du Nouveau-Brunswick Lucie LaVigne a approuvé un plan de restructuration prévoyant l'intégration des huit compagnies de M. Tepper en une seule entreprise.

Ses proches et des élus libéraux ont par ailleurs critiqué les efforts d'Ottawa pour le rapatrier au Canada, soutenant que les autorités n'en avaient pas fait assez.