Les maires des trois villes où Air Canada doit légalement maintenir ses activités, Montréal, Mississauga et Winnipeg, font front commun. Ils demandent au premier ministre du Canada, Stephen Harper, d'intervenir en convoquant d'urgence les parties concernées.

«Nous jugeons que cette situation est inacceptable», dénoncent les maires Gérald Tremblay, Hazel McCallion de Mississauga et Sam Katz de Winnipeg, dans une lettre envoyée au premier ministre. «Dans la conjoncture économique fragile que nous connaissons, il est de notre devoir de préserver les infrastructures et les emplois de haute technologie qui font du Canada un des leaders mondiaux en aéronautique. Il est encore plus fondamental de faire respecter le droit et les lois sur lesquels notre pays a bâti sa prospérité et sa confiance en lui-même».

Selon cette missive, le président d'Air Canada, Calin Rovinescu, «a manifesté sa volonté de collaborer et de participer à des discussions». Le 18 mars dernier, la firme montréalaise Aveos, chargée de la maintenance des avions d'Air Canada, a annoncé qu'elle fermait ses portes, mettant à pied plus de 3300 employés. Ce geste a été dénoncé comme une infraction à la loi sur la participation publique entrée en vigueur en 1988, lors de la privatisation d'Air Canada, qui oblige l'entreprise à garder des activités de maintenance dans trois villes canadiennes, dont Montréal. À ce jour, Ottawa a refusé de confirmer que l'entreprise était en contravention avec cette loi.

Pour les trois maires, «Air Canada n'est pas une entreprise privée comme une autre, mais bien notre transporteur national. Les obligations qui lui sont faites par la loi l'ont été en compensation d'une protection de ses privilèges à ce titre. Ceci a d'ailleurs permis à votre gouvernement d'intervenir dans ses relations de travail encore tout récemment». Le maire Tremblay a confirmé cette semaine que son administration étudiait les recours possibles contre la société.