Partout dans le monde, les radars photo sont de plus en plus présents. Une étude américaine récente a montré que leur utilisation pour punir les automobilistes qui brûlent un feu rouge a permis de réduire de 17% le nombre d'accidents mortels aux intersections munies de feux.

«Il n'y a aucun doute, les radars photo sont efficaces pour diminuer le nombre d'accidents causés par le non-respect des feux rouges», indique Russ Rader, directeur des communications de l'Institut des assurances pour la sécurité routière (IIHS), l'organisme qui a réalisé l'étude parue l'été dernier dans le Journal of Safety Research. «Les automobilistes respectent davantage les feux rouges, non seulement là où il y a des radars, mais aussi ailleurs.»

Dans les 14 grandes villes étudiées par les chercheurs, l'introduction de radars photo à certaines intersections a fait chuter de 7,16 à 4,66 par million d'habitants le taux d'accidents mortels dus au non-respect de feux rouges. Le bilan routier total aux intersections munies de feux a diminué de 16,38 à 14,02 accidents mortels par million d'habitants. En extrapolant à partir de ces données, les chercheurs de l'IIHS concluent que si toutes les grandes villes américaines avaient de tels radars photo, près de 200 vies seraient sauvées chaque année. Cela représente 0,7% des 30 000 victimes d'accidents routiers aux États-Unis en 2009.

Pour les radars photo qui ciblent les excès de vitesse, le portrait est plus flou. Les deux méta-analyses les plus importantes, qui ont examiné les dizaines d'études faites sur le terrain en 2005 et 2010, concluent que les données ne sont pas fiables à cause de méthodologies souvent douteuses. Ces études concluent que les radars photo permettent de diminuer de 17% à 71% le nombre de morts dans les zones ciblées.

Le grand débat entre spécialistes concerne la nécessité de cacher ou non les radars photo. «On ne sait pas encore de façon claire ce qui est préférable, dit M. Rader. Les deux approches semblent fonctionner, pourvu que les endroits où on met des radars photo soient choisis parce qu'ils sont problématiques.»

Ne serait-il pas préférable d'installer une borne dans chaque voiture qui sanctionnerait chaque infraction grâce à des capteurs situés le long des routes? «C'est sûr que si la technologie le permet un jour, ce serait très efficace, dit M. Rader. Mais la répression n'est pas la seule manière de régler des problèmes de sécurité routière. Par exemple, dans le cas des feux rouges, l'idéal est de les remplacer par des carrefours giratoires. On n'a plus besoin de radars photo dans ce cas.»