Toronto prévoit économiser jusqu'à 100 millions grâce au nouveau contrat de travail de ses cols bleus prévoyant la fin de la sécurité d'emploi pour plusieurs employés. Dans un rare moment d'unanimité, les élus municipaux ont tous voté hier matin pour l'entente acceptée lundi par les syndiqués.

«Cette entente va nous permettre d'économiser jusqu'à 100 millions d'ici quatre ans en permettant aux dirigeants d'améliorer notre service à la clientèle avec des pratiques de travail plus flexibles», s'est félicité le maire Rob Ford à sa sortie du conseil municipal.

Le maire a refusé d'indiquer précisément comment ces économies allaient se matérialiser, alors que sa Ville a pourtant consenti une hausse de salaire de 6% en quatre ans à ses 6000 cols bleus. Le maire a dit ne pas vouloir nuire aux autres négociations en cours, notamment celles avec les 23 000 cols blancs.

Impossible de savoir à combien se chiffrent les économies escomptées par la perte de la sécurité d'emploi pour les cols bleus ayant moins de 15 ans d'ancienneté. Rob Ford a seulement indiqué que «les améliorations à la productivité» permettraient d'économiser 35 millions. La Ville compte également épargner 54 millions en cessant d'offrir certains avantages sociaux à ses retraités.

Questionné pour savoir si l'entente ouvrait la porte à davantage de sous-traitance des services municipaux, le maire Ford a répondu: «On essaie toujours d'économiser de l'argent. Si nous pouvons offrir les services de façon plus efficace, nous allons le faire.»

Le maire a invité les deux autres syndicats actuellement en négociations, ceux des cols blancs et des employés des bibliothèques, à imiter «l'excellent travail» des négociateurs des cols bleus qui ont accordé d'importantes concessions à la Ville.

Le nouveau contrat de travail a été présenté aux élus lors d'une séance à huis clos. Les 35 conseillers présents ont ensuite voté à l'unanimité pour le contrat de travail. «On semblait se diriger vers un lock-out, mais quand le syndicat est arrivé avec sa proposition de geler les salaires pour préserver la sécurité d'emploi, nous avons compris qu'une entente était possible», s'est réjouie la conseillère Shelley Caroll, habituellement une farouche critique du maire.

Un seul conseiller, Giorgio Mammoliti, a exprimé certaines réserves, estimant que Toronto aurait pu réclamer davantage de concessions en considérant la rapidité avec laquelle la Ville a réussi à faire plier les syndiqués.

Le maire Ford était d'autant plus heureux de l'entente que ce contrat de travail assure une certaine paix syndicale pour les quatre prochaines années, une bonne nouvelle dans le contexte où Toronto doit accueillir les Jeux panaméricains en 2015.