Les Canadiens sont avant tout urbains: environ 82 pour cent d'entre eux vivent en ville et une forte majorité d'entre eux préfèrent les grandes régions métropolitaines.

Statistique Canada a dévoilé mercredi les chiffres du dernier recensement portant sur la population, confirmant le pouvoir d'attraction des grandes villes aux dépens des campagnes.

Le nombre de personnes habitant les régions rurales ne décroît pas à proprement parler, alors qu'environ 6,3 millions de Canadiens vivent dans des régions à faible densité comptant moins de 1000 habitants, un chiffre qui demeure à peu près stable depuis les années 1990.

Mais la campagne ne fait tout simplement pas le poids devant la ville. En effet, les immigrants - qui comptent pour les deux tiers de l'accroissement démographique du pays -s'établissent d'abord et avant tout en région urbaine.

En 2011, 69,1 pour cent des Canadiens vivaient dans l'une des 33 régions urbaines comptant plus de 100 000 habitants, avec un noyau fort, soit 1 pour cent de plus que lors du recensement précédent, en 2006. La croissance est bien plus rapide dans ces villes que pour la moyenne canadienne, soit 7,4 pour cent par rapport à 5,9 pour cent.

Toronto, Montréal et Vancouver comptent à elles seules 35 pour cent de la population totale du Canada. Le Canada est l'un des pays du G8 où l'on trouve le moins d'habitants en région rurale, derrière le Royaume-Uni et les États-Unis.

Mais ce sont deux villes de l'Alberta qui affichent le taux de croissance le plus élevé, soit Calgary (12,6 pour cent) et Edmonton (12,1 pour cent). Il ne s'agit là que d'un reflet d'une tendance lourde de changement du pouvoir vers l'ouest du pays.

Étalement urbain

Le portrait brossé par Statistique Canada permet par ailleurs de constater que l'étalement urbain n'est pas une tendance près de s'inverser. Ces travailleurs qui se ruent vers les villes albertaines en quête de travail ne s'installent pas au coeur de la cité, mais plutôt en périphérie. Le phénomène ne se dément pas non plus à Toronto et à Vancouver.

Le cas de Montréal est particulier, la ville étant une île. Les rives sud et nord ont connu une croissance plus forte que la municipalité centrale, mais le secteur Ville-Marie, le Vieux-Port, l'Île-des-Soeurs et Saint-Laurent ont notamment observé une hausse de popularité notable.

«Le recensement confirme que l'étalement urbain se poursuit dans de nombreux centres métropolitains, par exemple à Montréal», a relevé l'analyste de Statistique Canada, Laurent Martel.

La croissance démographique des quartiers situés près de la frontière de la région métropolitaine de recensement est habituellement plus rapide que les quartiers qui sont situés au coeur de la région métropolitaine», a-t-il souligné.

À son avis, les données de 2011 ne permettent cependant pas de conclure à l'accentuation du phénomène.