La députée péquiste Agnès Maltais accuse Ottawa d'avoir renié son engagement envers Laval et d'avoir floué la population de Québec dans le dossier du financement des nouveaux amphithéâtres. Le premier ministre Jean Charest, lui, presse Ottawa de verser sa juste part au Québec dans le domaine des infrastructures.

La Presse a révélé samedi qu'Ottawa s'était formellement engagé en 2009 à financer la construction d'un amphithéâtre multifonctionnel à Laval qui visait à accueillir une équipe de hockey. Un document interne le prouve. Le gouvernement Harper revient maintenant sur son engagement. Il menace de retirer ses billes depuis que La Presse a relevé jeudi que les Bulldogs de Hamilton pourraient devenir locataires de l'aréna.

En 2011, Ottawa avait justifié le refus de financer le nouveau Colisée à Québec en affirmant que le projet visait le retour d'une équipe de hockey. On ignorait alors l'engagement pris par le fédéral envers Laval en 2009.

«Il y a bris d'engagement envers Laval, et j'en suis désolée pour eux parce que ce n'est pas ce que je voulais. Et les gens de Québec ont été floués», a affirmé Mme Maltais samedi, en marge du Conseil national.

La députée s'est faite prudente dans ses propos, martelant qu'elle regrette le retrait du fédéral dans le cas de Laval. Rappelons que le secrétaire général du PQ pour la région de Laval, Pierre Castonguay, a claqué la porte du parti jeudi soir, accusant Mme Maltais d'être responsable de la volte-face du gouvernement Harper. Mme Maltais avait crié à l'injustice à la suite de la publication du reportage de La Presse jeudi.

«Tout le monde est floué dans ce dossier», a lancé Mme Maltais. «Au bout du compte, ce sont les contribuables québécois qui vont supporter tout le poids (du financement des amphithéâtres). Il y a juste nous qui payons. On envoie taxes et impôts à Ottawa pour faire faire des bateaux en Nouvelle-Écosse et, ici, on va s'occuper tout seul de nos affaires encore une fois.»

Charest fait pression sur Ottawa

Jean Charest presse Ottawa de verser sa juste part au Québec dans le domaine des infrastructures, mais reste prudent sur l'épineuse question des amphithéâtres.

«Nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral fasse sa contribution aux projets d'infrastructures au Québec», a-t-il déclaré. Charest a réagi à la décision du gouvernement Harper de retirer son appui financier au projet d'amphithéâtre de Laval au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne alors qu'il quittait Davos, en Suisse, où il a participé au Forum économique mondial.

«Si (le fédéral) ne le fait pas pour l'amphithéâtre à Laval, pour l'ensemble de ses investissements, le Québec doit aller chercher sa part», a-t-il ajouté.

M. Charest a assuré que son gouvernement allait maintenir sa contribution financière de 45 millions $ au projet quoi que fasse Ottawa.

«Notre engagement n'était pas conditionnel et nous allons le respecter», a-t-il affirmé.

- Avec la PC