La progression du français chez Bombardier Aéronautique est imparfaite, mais elle a connu une progression marquée depuis deux ans, affirme le représentant syndical de l'entreprise, Éric Rancourt.

«En ce qui concerne nos employés, on ne peut pas dire que Bombardier n'avance pas», affirme M. Rancourt, vice-président de la section locale 712 de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA).

Ce syndicat représente plus de 4000 des travailleurs en usine de Bombardier Aéronautique. Le comité de francisation des usines est composé de représentants de l'entreprise, du syndicat et de l'Office québécois de la langue française (OQLF).

Rappelons que Bombardier Aéronautique n'a toujours pas son certificat de francisation de l'OQLF, bien qu'elle ait commencé son programme de francisation il y a 30 ans.

En 1999, rappelle M. Rancourt, Bombardier a été primée par l'OQLF pour avoir réussi à franciser la fabrication du modèle d'avions CRJ-700. De 1999 à 2008, il n'y a pas eu d'évolution, dit M. Rancourt, «mais seulement du maintien».

Par contre, depuis 2008, dit-il, la direction manifeste «une ouverture d'esprit» et des changements surviennent. Par exemple, l'affichage des usines a été francisé à 90% et la politique d'embauche inclut la connaissance du français. De plus, Bombardier Aéronautique a indiqué à ses fournisseurs du Québec que toutes les communications doivent être faites au moins en français.

Cette avancée concorde avec le prêt avantageux de 118 millions de dollars accordé par le gouvernement du Québec, en 2008, pour la construction du nouvel avion de la CSeries. Pour bénéficier de l'aide gouvernementale, Bombardier doit en principe obtenir son certificat de francisation, à moins que l'OQLF juge que sa progression est satisfaisante à cet égard, ce qui est le cas.

Éric Rancourt ne connaît pas l'état de la situation pour les employés de bureau de Dorval, où Bombardier dispose d'une entente particulière avec l'OQLF qui lui permet de soustraire des milliers d'employés à la loi 101. Le syndicat de M. Rancourt ne représente pas ces employés.

«On ne peut pas se dire en faveur de l'entente, mais on est loin d'être contre, parce que cette disposition touche les nouveaux programmes de développement de Bombardier, comme le CSeries, qui créent des emplois», dit-il.