Un sondage dévoilé par l'Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) indique que les Canadiens, et encore davantage les Québécois, sont ouverts à l'immigration.

Les Québécois seraient même plus ouverts à l'immigration que les Ontariens, les Britanno-Colombiens et les Albertains, selon ce sondage Environics, réalisé auprès de 2020 répondants.

Les résultats de ce sondage, qui date de novembre 2010, ont été présentés lundi à Montréal par Leslie Seidle, directeur de la recherche, qui s'occupe du programme diversité, immigration et intégration à l'IRPP.

Au Canada, 58 pour cent des répondants se sont dits en désaccord avec l'affirmation voulant que «dans l'ensemble, il y a trop d'immigration au Canada». La proportion atteint 62,8 pour cent dans les Prairies, 61,8 pour cent au Québec, 53,5 pour cent en Ontario et 54,4 pour cent en Alberta, par exemple.

Commission Bouchard-Taylor

En entrevue après son allocution, M. Seidle a attribué le fait que les gens ont généralement une perception contraire de l'opinion des Québécois à la controverse qui a entouré la Commission Bouchard-Taylor et au comportement de certains médias qui ont monté en épingle des cas isolés d'accommodement pour motifs religieux.

«Je pense que c'est une forme de simplisme. Les gens prennent l'expérience de la Commission Bouchard-Taylor et des mois avant, quand il y avait certaines réserves en ce qui a trait aux accommodements religieux, et ils en concluent que les Québécois sont carrément contre l'immigration. Or, ces données démontrent le contraire, démontrent que les Québécois sont plus en faveur que les gens de Colombie-Britannique et les Ontariens, ils sont quatre points de pourcentage plus en faveur que la moyenne canadienne», a fait valoir M. Seidle.

Il a soulevé l'importance du facteur linguistique pour les Québécois. «Moi, je suis québécois d'adoption et je pense que les Québécois ont le gros bon sens. Il n'est pas illogique d'appuyer le niveau actuel d'immigration - nous avons besoin des immigrants - mais, en même temps, de demander une immigration peut-être un peu plus poussée que ce serait le cas à Toronto ou Vancouver. Il y a la question de la langue française. Elle est une question charnière depuis des décennies et elle va le demeurer. Sur ça, il y a des sensibilités qui n'existent pas ailleurs. On n'a pas besoin de légiférer sur la langue anglaise à Toronto parce qu'il y a seulement la langue anglaise», a-t-il rappelé.

Le sondage démontre aussi que plus le niveau de scolarité des répondants est élevé, plus les gens sont d'accord avec un niveau d'immigration élevé.

Dans les grandes villes du pays aussi, l'ouverture à l'immigration est manifeste. Ainsi, 62,7 pour cent des Montréalais, 60,3 pour cent des Torontois et 56,4 pour cent des Vancouvérois se sont dit en désaccord avec l'énoncé voulant qu'il y ait trop d'immigration au pays.

En fait, la seule catégorie de répondants qui affirme majoritairement que les niveaux actuels d'immigration sont trop élevés est celle des personnes sans emploi, avec 57 pour cent.