Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Canada, Shawn Atleo, croit que le Canada ne réalisera pas son plein potentiel tant que les communautés autochtones seront tenues à l'écart.

«Nous ne sommes pas en train de réaliser notre plein potentiel en tant que Premières Nations et en tant que pays. Le Canada doit accorder une plus grande importance au potentiel économique des Premières Nations», a soutenu le chef Atleo dans une entrevue à La Presse.

Selon une récente étude, le Canada pourrait augmenter son produit intérieur brut de 400 milliards de dollars en 20 ans et réduire les dépenses de l'État de 115 milliards si on pouvait réduire l'écart qui existe dans le domaine de l'éducation et du marché du travail.

«Il y a des implications énormes si les choses ne changent pas. Il faut faire éclater le statu quo. L'heure est venue de faire cela», estime le chef Atleo.

Il ajoute que les communautés autochtones sont en train de devenir une force incontournable en raison de leur croissance démographique. De plus, les communautés autochtones demeurent près de nombreux projets de ressources naturelles. «Il y a environ 400 milliards de dollars de projets touchant les ressources naturelles qui sont en cours de développement. Les Premières Nations auront un important mot à dire pour savoir s'ils vont de l'avant ou non», souligne-t-il.

S'il regrette lui aussi la mort de l'Accord de Kelowna, le chef Atleo se dit satisfait des excuses formulées par le gouvernement Harper dans le dossier des écoles résidentielles. Il fonde aussi beaucoup d'espoir sur le sommet sur l'éducation des communautés autochtones, qui doit avoir lieu au printemps, à Ottawa. Stephen Harper s'est engagé à y participer.

«Le présent gouvernement a un mandat de quatre ans. Nous sommes arrivés à un moment de notre histoire où il faut transformer le soi-disant problème indien en potentiel des Premières Nations», dit-il.