Le comité créé par Ottawa pour étudier le problème de la langue de travail au Québec dans les entreprises sous juridiction fédérale produira un rapport qui sera rendu public. C'est l'assurance qu'offre le bureau du ministre Christian Paradis.

Jeudi, le ministre Paradis, en sa qualité de lieutenant québécois de Stephen Harper, annonçait la création de ce comité. Il offrait alors très peu de détails sur son échéancier ou son mandat.

L'opposition néo-démocrate est donc revenue à la charge, vendredi.

En réponse à une question du député du NPD Robert Aubin, le ministre présent, Maxime Bernier, promettait un rapport au Parlement. «Ce comité va regarder les faits, M. le président, et va faire rapport aux Canadiens», a dit le ministre d'État aux petites Entreprises et au Tourisme, après avoir lancé qu'«en ce qui concerne la langue française, je crois que nous n'avons pas de leçons à prendre du NPD».

Le bureau de son collègue Paradis a dû cependant le corriger, affirmant qu'il n'est pas question d'un rapport au Parlement.

«Le comité fait rapport à M. Paradis», a clarifié Pascale Boulay, attachée de presse du ministre Paradis, assurant que le rapport serait ensuite rendu public.

La promesse ne réussit pas à convaincre le député Aubin.

«Ça peut très bien être un document tabletté dans le bureau d'un ministre, a-t-il dit. À mon avis, c'est inutile. Si les conservateurs veulent vraiment être sérieux, on a un projet de loi parfaitement balancé qu'on présente cet après-midi. Bien, qu'ils prennent le temps de l'étudier et qu'ils votent avec nous.»

Au débat sur ce projet de loi C-315, vendredi après-midi, aucun député du gouvernement n'était prêt à accepter l'invitation de M. Aubin, au contraire.

Le projet de loi C-315 imposerait le français comme langue de travail dans les entreprises sous juridiction fédérale au Québec, tout en offrant quelques exceptions dans certains cas.

«Est-ce vraiment un secteur où le gouvernement devrait intervenir?» a demandé Joe Daniel, député conservateur ontarien, alors qu'il intervenait dans le débat en lisant un discours préparé. Le député de Don Valley Est a enchaîné en rappelant que les entreprises vivent des temps difficiles.

«Sûrement, le député de Trois-Rivières (M. Aubin) ne voudrait pas nuire aux entreprises dans la province du Québec, a ajouté M. Daniel. Avons-nous vraiment besoin de nous dépêcher à imposer des nouvelles lois et bureaucraties aux entreprises au Québec alors que nous n'avons aucune preuve concrète qu'il y a un vrai problème?»

La composition exacte du comité consultatif sera annoncée avant le congé de fin d'année, a promis Mme Boulay.