Six personnes accusées d'avoir orchestré les émeutes du G20 l'an dernier à Toronto ont plaidé coupable à une accusation réduite, mardi, tandis que les accusations déposées contre onze autres personnes ont été abandonnées.

Alex Hundert, Leah Henderson, Amand Hiscocks, Peter Hopperton, Erik Lankin et Adam Lewis avaient d'abord été accusés de complot pour commettre une infraction. Ils ont finalement plaidé coupable à l'accusation réduite d'avoir conseillé à une autre personne de commettre un méfait.

Hundert et Hiscocks ont aussi plaidé coupable à l'accusation d'avoir conseillé à une autre personne d'entraver le travail des policiers.

La Couronne a recommandé des peines de trois à 16 mois de prison.

Environ 1100 personnes avaient été arrêtées lors des interventions policières massives qui ont marqué le sommet du G20 en juin 2010 à Toronto. Plus de 300 d'entre elles ont ensuite été accusées, mais environ 200 accusations ont depuis été abandonnées.

Le groupe a été accueilli par des cris de joie à sa sortie du tribunal, mardi à Toronto, ce qui mettait un terme à une procédure judiciaire de 17 mois. Ils ont toutefois critiqué, dans un communiqué diffusé peu après, un système judiciaire utilisé, selon eux, comme un instrument politique.

«Cette allégation de complot est absurde. Nous n'avons jamais tous fait partie d'un même groupe, nous n'avons pas tout organisé ensemble, et nos passés politiques sont tous différents», ont-ils écrit.

«Le système judiciaire est - et a toujours été - un instrument politique utilisé contre des groupes qualifiés d»indésirables» ou refusant de collaborer avec l'État», ajoute-t-on dans le communiqué.

À la sortie du tribunal, l'avocat Peter Rosenthal a argué que le groupe n'aurait jamais dû être accusé en premier lieu.

«Il y avait une énorme quantité de ressources, nous savons qu'il y a eu un nombre énorme d'accusations portées contre des manifestants du G20, et quelques-unes d'entre elles seulement ont connu une suite, mais la plupart ont été retirées», a mentionné Me Rosenthal, dont le client, Patrick Cadorette, était parmi les onze accusés à avoir été blanchis.

M. Cadorette, de la Convergence des luttes anticapitalistes, a soutenu que la procédure judiciaire du gouvernement conservateur n'avait été, au final, rien de plus qu'un coup d'épée dans l'eau, ajoutant que lui et ses camarades en étaient «ressortis plus forts».

«L'objectif de départ de l'État, c'était d'étouffer la dissidence et de criminaliser l'organisation anti-capitaliste», a lancé M. Cadorette.

Un exposé des faits, lu en cour mardi, souligne qu'aucun des accusés n'a été impliqué dans les émeutes qui se sont soldées par des vitrines de commerces fracassées et l'incendie de voitures de patrouille, au centre-ville de Toronto. On y mentionne aussi qu'il est impossible de prouver que les accusés aient encouragé les personnes responsables de ces dommages à agir de la sorte.