Un ancien soldat disant avoir été empoisonné alors qu'il était déployé outre-mer envisage de débuter une grève de la faim, dimanche, devant le bureau du député et ministre des Anciens combattants à Lévis.

Pascal Lacoste affirme que la dégradation continue de sa santé a débuté après qu'il eut été exposé à de l'uranium appauvri en Bosnie durant les années 1990.

Selon ce qu'a appris Le Soleil, vendredi, l'entourage du ministre aurait fait savoir que ce dernier discuterait avec Pascal Lacoste, samedi.

Le politicien a continué de commenter par courriel le dossier. Le ministre Blaney «est préoccupé par les conséquences néfastes du geste que Pascal Lacoste entend poser sur sa propre santé.» À nouveau, il l'invite à éviter de mettre sa santé en péril.

L'homme de 38 ans stipule que le ministre des Anciens combattants Steven Blaney et son ministère ont refusé ses demandes de soins de décontamination.

Le résidant de la ville de Québec dit qu'il cessera de manger après l'heure du repas samedi, et il insiste sur le fait qu'il ne touchera plus à de la nourriture jusqu'à ce que le gouvernement lui fournisse de l'aide médicale pour soigner sa maladie.

Le ministère affirme toutefois qu'il est improbable que des soldats canadiens aient été contaminés avec de l'uranium appauvri puisque presque aucun d'entre eux n'est entré en contact avec la substance en mission.

M. Lacoste dit également espérer pouvoir aider d'autres vétérans de l'armée qui ont pu être empoisonnés à l'uranium appauvri sans même le savoir.

Il envisage de mener sa grève de la faim en s'asseyant dans son VUS stationné devant le bureau de circonscription de M. Blaney à Lévis.

M. Lacoste dit en avoir assez après avoir souffert d'une maladie neurologique dégénérative, d'infertilité et de douleurs chroniques depuis plus d'une décennie.

Son médecin explique qu'un niveau anormalement élevé d'uranium a été détecté dans ses cheveux, mais un expert indépendant en radiation remet en question la méthode de mesure.

Les craintes selon lesquelles des soldats auraient pu être contaminés par de l'uranium appauvri ont suscité la controverse depuis des années.

Des organismes internationaux importants, tels les Nations unies et l'Organisation mondiale de la santé, ont publié des rapports indiquant qu'il n'y avait aucune preuve scientifique liant l'uranium appauvri aux problèmes de santé.

Le ministère dit avoir effectué des tests, il y a 10 ans, sur environ 200 soldats qui revenaient de mission, et stipule ne pas avoir détecté de niveaux toxiques d'uranium.

L'uranium appauvri, un sous-produit du traitement de l'uranium, a été utilisé pour fabriquer certains types de munitions et de blindage militaire.

Le métal dense et abordable a été utilisé dans des conflits dans les Balkans et dans la première Guerre du Golfe, où les troupes canadiennes étaient en mission au sol.

La substance est considérée dangereuse seulement si de la poudre provenant des munitions tirées ou de blindage endommagée est avalée ou inhalée.