Une entente attendue sur la sécurité entre le Canada et les États-Unis comptera une facture de 1 milliard $ pour de nouveaux programmes et de nouvelles installations frontalières dans le but de faciliter les voyages et le commerce, a appris mardi La Presse Canadienne.

Le gouvernement conservateur utilisera les sommes retranchées dans des programmes existants pour s'acquitter des frais élevés de l'entente - une tentative de protéger le continent des menaces terroristes tout en augmentant la fluidité du passage de voyageurs et de produits à la frontière.

L'entente, telle que décrite par diverses sources, est davantage évolutive que révolutionnaire, moins en phase avec la grande vision présentée il y a huit mois par le premier ministre Stephen Harper et le président américain Barack Obama lors de l'annonce des négociations.

Il n'y a pas dans l'immédiat de plans d'une annonce conjointe par MM. Harper et Obama de l'accord - qui doit être dévoilé ce mois-ci - car le bureau du premier ministre n'a pas été en mesure de persuader la Maison-Blanche d'obtenir la présence du président américain.

Des responsables canadiens se rendront à Washington en fin de semaine pour discuter de cette question.

Le plan surnommé Au-delà des frontières (Beyond the Border) doit inclure une trentaine d'éléments qui seront mis de l'avant par les deux pays. Certains pourraient prendre jusqu'à quatre ou cinq ans avant d'être implantés.

Selon certaines sources qui sont familières avec les négociations, l'entente tentera de réduire la bureaucratie en introduisant des mesures pour améliorer les communications au sujet des douanes et des enjeux de sécurité et simplifiera les procédures dans les deux pays.

Cela voudra dire que les gouvernements iront plus loin qu'avant dans le partage des informations sur les menaces auxquelles feraient conjointement face les États-Unis et le Canada, a indiqué une source.

Celle-ci a soutenu que l'objectif était d'identifier qui sont les personnes et les choses que les deux pays voudront exclure de l'Amérique du Nord et de déterminer quelle sera la manière de le faire.

Le type d'information que les entreprises doivent fournir pour franchir la frontière diffère s'il s'agit des douanes canadiennes ou américaines. Celles-ci seraient davantage harmonisées.

Parmi les autres mesures qui seraient implantées figurent un seul comptoir pour les importateurs, plutôt que de faire affaire avec plusieurs agences gouvernementales, des exemptions de droits de douane pour les cargaisons des entreprises et un visa spécial pour certains voyageurs d'affaires.

Les secteurs de l'automobile et de l'alimentation des deux pays pourraient faire l'objet d'une harmonisation grâce à la mise en place de nouvelles normes.

L'implantation de nouveaux postes frontaliers terrestres serait désormais mieux coordonnée en fonction des besoins.

Tout ceci nécessitera de nouveaux investissements coûteux de la part du gouvernement canadien, qui devra investir dans des technologies de pointe pour garder le rythme avec ses voisins du Sud.

Les deux pays devraient d'ailleurs en arriver à un plan conjoint sur les dépenses communes.