Les visites de la famille royale britannique au Canada ont coûté plus de 2 millions de dollars en deux ans à la GRC, notamment en raison de la popularité du prince William, qui coûte trois fois plus cher que son père à protéger, selon des documents obtenus par La Presse.

La visite de neuf jours de la reine Élisabeth à l'été 2010 a coûté 929 000$. Les factures ne sont pas toutes compilées pour ce qui est du voyage de neuf jours du prince William et de Kate Middleton en 2011, mais les frais atteignent déjà 848 000$.

«On va dépasser le million de dollars de façon quasi certaine, mais pas de beaucoup», assure l'inspecteur Alain Petit, responsable des événements majeurs à la GRC.

Au total, les deux voyages auraient donc coûté 2 millions de dollars au corps policier, sans compter le salaire des agents qui étaient déjà à l'horaire et qui ont été affectés aux visites royales plutôt qu'à leurs tâches habituelles.

À titre de comparaison, si on enlève le salaire des policiers durant les heures normales de bureau, l'enquête sur le scandale des commandites a coûté 1,79 million à la GRC depuis 2002.

Ces sommes sont celles qu'a engagées la GRC seulement. Des corps policiers municipaux ont aussi été mobilisés et le gouvernement canadien a dépensé d'importantes sommes en transport, logement, nourriture et autres frais.

William coûte trois fois plus cher que son père

Tous les membres de la famille royale ne coûtent pas aussi cher à protéger. En 2009, la GRC avait dépensé environ 270 000$ pour assurer la sécurité du prince Charles et de la duchesse Camilla au cours d'un voyage de 10 jours. C'est trois fois moins que ce qu'a coûté la protection de son fils et de sa belle-fille.

«Avec leur mariage, au printemps, William et Kate ont suscité beaucoup d'intérêt et de frénésie. C'est là que les coûts ont augmenté, car on doit déployer encore plus d'effectifs», explique l'inspecteur Petit.

L'attaché de presse du ministre du Patrimoine canadien, James Moore, a dit que le ministre ne commenterait pas ces dépenses.

Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice s'étonne que le Canada engage de tels frais alors que le gouvernement conservateur veut réduire les dépenses publiques de 4 milliards dans les prochaines années. «En ce qui concerne la monarchie britannique, la position du NPD est claire: nous cherchons un chef d'État ou une présidence qui serait une institution purement canadienne. Ça coûterait moins cher en voyages de noces...»

La députée bloquiste Maria Mourani croit que, dans le cas du prince William et de sa femme, les contribuables canadiens ne devraient pas payer comme s'il s'agissait de la visite d'un chef d'État: «Quand ils viennent en vacances ici, on paye pour ça, c'est aberrant. Est-ce qu'on devrait assumer tous ces frais? Quant à moi, non.»

- Avec la collaboration de William Leclerc