Les gens de la grande région de Québec sont beaucoup plus nombreux que les autres Québécois à prendre le volant après avoir bu, révèle un sondage commandé par la Société d'assurance automobile et que La Presse a obtenu.

À la demande de la société d'État, la firme Léger Marketing a réalisé récemment 1150 entrevues téléphoniques pour dresser un portrait de l'attitude des conducteurs par rapport à l'alcool et aux campagnes de sensibilisation.

Le document obtenu par La Presse ne ventile pas tous les résultats selon les régions. Mais en plusieurs endroits, les sondeurs y ont ajouté des notes pour souligner à quel point la «région métropolitaine» de Québec (Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches) sort du lot.

Sur l'ensemble du territoire, 4 conducteurs sur 10 ont avoué avoir conduit un véhicule cette année après avoir bu au moins une consommation d'alcool. Il s'agit d'un résultat qui suit la tendance des 10 dernières années, malgré une légère hausse par rapport à 2010, alors que la proportion était de 36%.

Mais Léger Marketing constate que si on isole la grande région de Québec, la proportion passe à 58%, soit 18% de plus que la moyenne nationale cette année.

Soulignons que l'étude comptabilise les conducteurs ayant bu au moins une consommation, ce qui ne signifie pas qu'ils dépassent la limite légale permise.

Jean-Marie De Koninck, président de la Table de concertation sur la sécurité routière, affirme ne pas détenir de données empiriques expliquant la différence de la capitale nationale. «Des gens disent parfois que c'est parce que certaines radios populistes banalisent la sécurité routière, d'autres croient que, comme la situation économique est meilleure qu'ailleurs, les gens ont plus les moyens et l'occasion de consommer. Mais tout ça, ce n'est pas scientifique», dit-il.

Consommation plus répandue

Le sondage montre que la consommation d'alcool est à la base plus élevée dans cette région, où 94% des répondants disent avoir consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois, comparativement à 82% pour l'ensemble du Québec.

Toujours dans la région métropolitaine de Québec, 32% des gens affirment que quelqu'un a déjà essayé de les convaincre de ne pas prendre le volant sous l'influence de l'alcool. C'est presque deux fois plus que la moyenne nationale, qui s'établit à 17% et que les campagnes de publicité tentent de faire grimper. «Ça, c'est une bonne chose», observe M. De Koninck.

Le sondage révèle aussi que les gens de Québec et des environs sont sensiblement plus nombreux à avoir été interceptés dans un barrage routier de la police, ou à connaître quelqu'un qui l'a été. La proportion est de 76%, comparativement à 64% pour le reste de la province.

Au Québec, la proportion de conducteurs affirmant ne jamais prendre le volant après avoir bu est de 23%, la plus élevée depuis 2005.

Le sondage présente une marge d'erreur de plus ou moins 2,9 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

- Avec la collaboration de William Leclerc