Les services de sécurité et de lutte contre le terrorisme occidentaux, incluant la GRC et le SCRS au Canada, ont parfois recours à ce que, dans le jargon, on appelle la «perturbation». En d'autres termes, faire comprendre à un suspect qu'il est repéré et «brûlé».

Un (ou plusieurs) long interrogatoire suffirait, dit-on, dans certains cas à inciter un activiste à renoncer à ses activités ou même quitter le pays. On peut aussi le filer presque 24h/24 de manière très apparente, contrarier ses procédures auprès des services d'immigration, ou bien le placer sur la «no fly list».

Considérée comme du harcèlement du point de vue des «victimes», la «perturbation» est plus efficace qu'un long processus judiciaire ou un certificat de sécurité, explique-t-on dans le milieu de l'antiterrorisme.

Plusieurs activistes islamistes montréalais, proches d'Ahmed Ressam, ont ainsi quitté le Canada subitement à l'automne 2001 après plusieurs interrogatoires. Même chose en 2004 pour un Algérien de Toronto, spécialiste en explosif soupçonné d'être le chef d'une cellule locale du GSPC (Algérie).