Les Galeries Laval, récemment acquises à grands frais par le Fonds FTQ, ont de nouveau été inondées, il y a deux semaines. Certains évoquent maintenant des problèmes de moisissures.

Le lundi 1er août, durant une forte pluie, l'eau a envahi l'allée centrale des Galeries sur plus de 100 pieds, au grand déplaisir de plusieurs locataires. Le gestionnaire du centre a dû faire pomper l'eau et les locataires ont été obligés de tout nettoyer jusqu'à tard en soirée. Parmi les commerces touchés, mentionnons le magasin de chaussures Rubino, de même que le disquaire Archambault.

Les Galeries Laval ont changé de propriétaire en mai. Le centre a été vendu par Tony Accurso au Fonds de solidarité FTQ pour 85 millions de dollars, ce qui équivaut à deux fois l'évaluation municipale. Le prix du centre est également de 15 à 30% supérieur aux transactions comparables du printemps. Le Fonds FTQ a justifié le prix en parlant de «l'excellent potentiel de développement» du centre et de sa position stratégique à Laval.

C'est la troisième fois que le centre est envahi par l'eau depuis un an. L'été dernier, les locataires ont été inondés à deux reprises. La Presse s'est rendue sur place samedi et a constaté, dans le magasin de chaussures Rubino, une forte odeur de sous-sol humide, qui prend à la gorge. Le tapis, qui couvre tout le magasin, n'a pas été changé après les trois sinistres.

Joint par La Presse, le vice-président de l'entreprise, Gérardo Rubino, ne nie pas qu'il puisse y avoir des problèmes de moisissures. «Les nouveaux responsables du centre ont pris contact avec nous pour remplacer le tapis et éliminer toute forme de moisissures», a-t-il expliqué.

D'ici à deux semaines, des entrepreneurs vont refaire complètement le magasin de chaussures, retirant tout le matériel poreux qui peut avoir été contaminé par les spores de moisissures (tapis, placoplâtre, etc.), explique-t-il. «On refait le magasin de A à Z. Le magasin sera déménagé ailleurs dans le centre pendant les travaux», a dit M. Rubino.

L'entreprise familiale à succès, qui comprend 18 magasins dans la région de Montréal, vient de signer un nouveau bail de 15 ans aux Galeries Laval. Le bail comprend des «améliorations locatives», qui tiennent compte des dommages subis par l'eau. En revanche, les autres locataires joints par La Presse affirment n'avoir reçu aucune forme de compensation.

Le libraire Archambault a aussi des tapis à l'entrée du magasin dans lesquels l'eau s'est infiltrée. La porte-parole de Quebecor, propriétaire d'Archambault, affirme que tout est rapidement rentré dans l'ordre. «Les actions nécessaires pour éviter d'éventuels problèmes de moisissures ont été prises par nos experts en sinistre. Il n'y a donc aucune inquiétude à y avoir dans notre magasin», nous a écrit par courriel Élodie Girardin Lajoie.

De son côté, le porte-parole du Fonds FTQ, Mario Tremblay, soutient que les experts en nettoyage ont fait le nécessaire pour éviter tout problème. Concernant la moisissure, «on va regarder s'il y a quelque chose de particulier à faire», dit M. Tremblay, qui souligne que les pluies torrentielles du 1er août ont aussi frappé deux autres centres à Laval.

Mario Tremblay affirme qu'au moment d'acheter le centre, le Fonds FTQ était conscient des problèmes causés par l'eau, décelés durant la vérification diligente pour la transaction.