L'un des quatre sous-marins de la classe Victoria de la marine canadienne sera limité dans sa capacité à plonger en profondeur en raison d'un problème de rouille, selon un document obtenu par La Presse Canadienne.

Dans une note d'information datée du 9 février 2010, la lieutenant-commandant Helga Budden recommande la réparation de sept endroits affectés par la rouille et de trois autres où de la corrosion profonde a été constatée sur le NCSM Windsor.

Mme Budden recommande que les parties rouillées soient nettoyées puis recouvertes d'une couche d'apprêt. Elle propose en outre que des vérifications aient ensuite lieu sur une base régulière, une fois le sous-marin opérationnel.

L'officier ajoute cependant qu'une telle option aurait pour conséquence de réduire la profondeur à laquelle le submersible pourrait plonger.

Mme Budden, officier des services d'architecture navale de la marine, indique dans sa note que les responsables militaires ont envisagé de souder des plaques de métal sur la coque du sous-marin.

Une telle solution n'aurait pas pour effet de limiter la capacité de plonger en profondeur du NCSM Windsor.

Mme Budden s'oppose cependant à cette méthode, affirmant qu'elle coûterait entre 3 millions $ et 5 millions $ et pendrait un an.

Une autre méthode, prévoyant des réparations plus importantes, a également été rejetée en raison d'une question de disponibilité de soudeurs. Cette solution coûterait de plus 1 million $ et s'étirerait sur une période d'un an.

La possibilité de réparer les parties rouillées a également été rayée de la liste.

Compte tenu de l'importance accordée au fait de ne pas maintenir le sous-marin à quai pendant trop longtemps, la protection et la surveillance des parties en proie à la corrosion demeurent la seule solution possible, selon Mme Budden.

Mme Budden a préparé sa note à l'intention de la branche de la gestion du programme d'équipement maritime, qui supervise le matériel de la marine canadienne.

Blaine Duffey, directeur de la gestion du programme d'équipement maritime pour les sous-marins, a confirmé en entrevue que la marine avait opté pour la solution de la protection et surveillance.

Questionné quant à savoir si une limite avait été imposée en matière de profondeur de plongée du sous-marin, M. Duffey a répondu ne pas être autorisé à se prononcer.

«Les paramètres d'opération des sous-marins relèvent de toute évidence du secret de la défense», a-t-il affirmé.

Le NCSM Windsor est le plus récent des quatre sous-marins de la classe Victoria achetés par le Canada au Royaume-Uni.