Les 15 radars photo implantés depuis près de deux ans dans le réseau routier québécois ont rapporté tout près de 20 millions de dollars, selon des données que La Presse a obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Depuis le 19 août 2009, un peu plus de 135 000 constats d'infraction ont été remis à des automobilistes qui avaient dépassé la vitesse permise ou brûlé un feu rouge devant la lentille de l'un de ces appareils. Le projet, qui s'est rentabilisé dès janvier 2011, a permis au ministère des Transports du Québec de verser 1,7 million de dollars au Fonds de la sécurité routière, créé pour financer des mesures de sécurité routière et des programmes d'aide aux victimes de la route.

Les six radars fixes sont les plus «productifs»: en 21 mois, ils ont repéré 113 153 automobilistes délinquants, qui ont payé un total de 17 millions de dollars d'amendes.

Les trois radars mobiles ont connu moins de succès avec 13 118 constats à leur actif. Ces appareils, installés à Montréal, à Beauceville et à Marieville, ont ainsi permis de récolter 1,1 million de dollars depuis leur entrée en fonction.

Les six radars installés aux feux rouges sont quant à eux les moins actifs. Ils ont permis d'envoyer 9211 constats d'infraction et généré des revenus de 1,4 million de dollars.

La palme du radar photo le plus rentable revient de loin à celui qui se trouve à 300 m de la sortie Atwater de l'autoroute 15 Sud. Sa lentille a photographié pas moins de 50 173 automobilistes qui excédaient la vitesse permise. Ceux-ci ont payé en tout 10 millions de dollars d'amendes, soit un peu plus de la moitié de l'argent récolté grâce aux 15 radars photo.

Trois autres appareils ont aussi nettement plus rentables que la moyenne, soit ceux de Boucherville (19 426 constats), Pincourt (18 021) et Lévis (14 614).

Satisfait des résultats obtenus par ses 15 premiers radars photo, le gouvernement québécois a annoncé en avril qu'il en installerait d'autres. Un projet de loi doit être déposé à l'automne pour préciser leur nombre.

Selon un rapport d'évaluation produit à l'automne 2010, les radars photo ont entraîné une baisse de 63 % des excès de vitesse et de 83 % des infractions aux feux rouges. Les accidents ont également diminué de 20 à 30 %.

Seul inconvénient, les radars photo ont fait augmenter de façon importante le nombre de collisions arrière, les automobilistes ayant tendance à freiner brusquement quand ils se rendent compte de leur présence. Le même phénomène a été observé en France, où les radars photo existent depuis plus longtemps.

- Avec la collaboration de William Leclerc