Au moins 55 familles se retrouvent à la rue à la suite de la traditionnelle journée des déménagements du 1er juillet, soit nettement moins que par le passé, constate le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Le groupe y voit la conséquence directe des efforts gouvernementaux dans la construction de logements sociaux ces dernières années, mais s'inquiète de voir la cadence ralentir.

Les données du FRAPRU, colligées auprès des villes, indiquent que 55 ménages n'ont pas réussi à se trouver un appartement au 1er juillet. L'an dernier, le groupe en rapportait plutôt 140 à cette date où les Québécois déménagent en grand nombre. «La différence est assez marquée», constate François Saillant, porte-parole du groupe. «Les gouvernements ont accepté d'augmenter le nombre de logements sociaux financés. D'année en année, ça apporte une diminution du nombre de ménages qui se retrouvent sans logis.»

À Montréal, 17 ménages n'auraient pas encore trouvé où se loger, 16 à Rouyn-Noranda, 8 à Gatineau, 6 à Val-d'Or et 5 à Québec.

Le taux d'inoccupation des logements est en hausse à travers la province, selon les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement diffusées plus tôt en juin. Il s'établit ainsi à 2,5% dans la région de Montréal. Dans la capitale, qui a le plus faible taux de tout le Québec depuis plusieurs années, il s'établit désormais à 1,0%, contre 0,4% l'an dernier.

Malgré l'accalmie, le FRAPRU s'inquiète maintenant de voir les gouvernements diminuer le financement de la construction de nouvelles unités de logement social. Le groupe note de nouveaux signes d'inquiétude, dont l'achalandage élevé des centres d'hébergement pour sans-abri.

L'Association des propriétaires du Québec n'accepte pas les arguments du FRAPRU en faveur du logement social. Reconnaissant que plusieurs ménages se trouvent encore sans toit au lendemain du 1er juillet, le groupe préfère voir le gouvernement accorder des suppléments au loyer. «Plutôt que d'investir dans la pierre et d'enclaver la clientèle plus démunie, sans parler de ghetto, on est pour une plus grande mixité sociale», indique Martin Messier, président de l'organisation.