Quelques milliers de personnes se sont rassemblées au bord de l'eau à St-Jean, Terre-Neuve, samedi, afin d'afficher leur opposition à la fermeture des installations de sauvetage maritime de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les autorités ont estimé que le rassemblement, organisé par une coalition dirigée par les syndicats des travailleurs de la province, avait attiré plus de 2000 personnes, dont certains politiciens provinciaux et municipaux.

La leader libérale de la province, Yvonne Jones, s'est rendue à l'événement. Selon elle, la participation de la foule témoigne du mécontentement de la population vis-à-vis la décision du gouvernement conservateur de fermer les installations en raison des coupures budgétaires. Douze personnes y travaillent.

Mme Jones a déclaré que les résidants de tous les coins de la province avaient envoyé un message fort au premier ministre Stephen Harper, qui prévoit fermer ces installations en juin 2012.

Elle a souligné l'importance des services de sauvetage, sur lesquels la population compte pour sauver «les personnes aimées en situation de détresse».

Au nom des participants, Mme Jones a demandé à Stephen Harper de ne pas «mettre de prix sur la vie des habitants de Terre-Neuve-et-Labrador».

La première ministre de Terre-Neuve, Kathy Dunderdale, n'a pas participé au rassemblement en raison d'obligations familiales. Plus tôt cette semaine, elle avait confié avoir discuté avec M. Harper, qui a rejeté son offre de partager les coûts d'opération des installations. Cette fermeture s'inscrit dans le plan d'austérité du gouvernement fédéral, qui a sabré 56 millions $ dans le budget du ministère des Pêches et Océans.

Le ministère soutient que la sécurité publique ne sera pas compromise par sa décision de centrer les opérations de coordination à Halifax.

Le ministre des Pêches et Océans, Keith Ashfield, a déclaré que la technologie permettait dorénavant que les appels à l'aide soient dirigés vers une destination centrale. Les bateaux et hélicoptères de sauvetage et de recherche demeureraient quant à eux dans les villes où ils opèrent déjà.

La manifestation de samedi a suivi l'annonce de la mort d'un membre d'équipage, décédé après que les secours l'eurent tiré hors d'un bateau qui était en détresse à quelque 65 kilomètres à l'est de la ville de St-Anthony à Terre-Neuve vendredi.

Quatre autres personnes ont été sauvées.

Les bateaux de la garde côtière des villes de St-Jean et de St-Anthony et un hélicoptère de sauvetage de Gander ont été envoyés sur les lieux.

Mme Jones a déclaré que cette tragédie illustrait la nécessité de la présence d'une équipe complète de recherche et de sauvetage dans la province.

«Ça prouve que, n'importe quand, nous risquons de nous réveiller le matin et entendre des histoires de ce genre-là», a-t-elle affirmé.

«C'est tellement important d'avoir un centre de sauvetage et de recherche qui puisse répondre aux appels des gens quand ils en ont le plus besoin.»

Le site Web de la Garde côtière canadienne rapporte qu'en moyenne, 18 personnes meurent, tandis que 600 autres vies sont sauvées chaque année à Terre-Neuve-et-Labrador.