Il reste des aliments typiquement québécois, comme la pomme de terre. Environ 80% des «patates» vendues ici à l'état frais sont du Québec, selon Clément Lalancette, directeur général de la Fédération des producteurs de pommes de terre. Dans les frites fraîches, 80% sont faites à partir de pommes de terre d'ici. Un taux qui chute à 20% pour les frites congelées, en majorité produites au Nouveau-Brunswick par McCain. Il reste les chips, «pour la plupart faites au Québec», a indiqué M. Lalancette.

Parlez-en à Michel Drainville, l'un des vrais rois de la «patate» du Québec. Sur ses belles terres de Saint-Thomas-de-Joliette, que survolent des libellules, il produit près de 300 000 quintaux de pommes de terre par an. Soit 30 millions de livres, destinées essentiellement aux chips Lay's.

Né sur une ferme il y a une cinquantaine d'années, l'agriculteur souligne «qu'il faut avoir du coeur» pour réussir en agriculture. «Que ce soit dans la production de patates ou dans n'importe quoi d'autre, il faut que tu mettes plus d'efforts que la moyenne pour réussir», a-t-il dit à La Presse.

L'engouement actuel pour l'achat local plaît à M. Drainville. «Même Obama a dit qu'il fallait acheter chez nous! a-t-il souligné. Ça a beaucoup d'impact, parce que ça fait rouler l'économie.»

Le Québec compte 300 producteurs de pommes de terre, dont la situation «va bien», selon Clément Lalancette. «Ces dernières années, on réussit tant bien que mal à avoir un prix décent», a-t-il indiqué. D'autres producteurs pourraient s'ajouter si la province désirait être autosuffisante en pommes de terre. «On pourrait l'être, a assuré M. Lalancette. Les terres sont disponibles.»