Chez les conservateurs au pouvoir à Ottawa, certains recensements sont carrément éliminés tandis que d'autres sont soigneusement conservés.



Le questionnaire détaillé obligatoire du recensement a été sacrifié l'été dernier parce qu'on l'estimait trop intrusif.

Cependant, le recensement de l'agriculture, également obligatoire, est non seulement demeuré tel quel, mais le gouvernement songe à donner à Statistique Canada accès aux déclarations de revenus afin de rendre plus efficace le processus.

Tous les exploitants agricoles ont commencé à recevoir le recensement de l'agriculture avec le recensement de 2011, en mai. Un tiers d'entre eux ont aussi reçu l'enquête nationale auprès des ménages, à participation volontaire. Les données qui étaient auparavant recueillies grâce au questionnaire détaillé obligatoire du recensement seront désormais recueillies dans le cadre de cette nouvelle enquête.

Le recensement de l'agriculture doit servir à brosser un portrait de l'industrie agricole canadienne au moyen de questions portant sur le nombre de bêtes des troupeaux ou encore les insecticides utilisés. Les informations recueillies sont utilisées par différentes parties, parmi lesquelles des ministères fédéraux et les agriculteurs soucieux de voir quelles sont les tendances de leur industrie.

Le ministre de l'Agriculture, Gerry Ritz, a protégé avec succès le recensement de l'agriculture, affirmant qu'il constituait une source valable d'information et qu'il ne portait que sur les activités du secteur agricole.

M. Ritz était soutenu par d'importantes voix, incluant la publication Western Producer et la Fédération canadienne de l'agriculture (FCA).

Ann Slater, une agricultrice de St. Mary's, en Ontario, a dit être heureuse de répondre aux questions du recensement de l'agriculture, même si elle doit le faire à une période occupée de l'année.

«En tant qu'agricultrice (...) je trouve cela très important, a-t-elle affirmé. Le recensement permet d'obtenir des données démographiques sur le secteur agricole (...) c'est aussi une façon pour le gouvernement de reconnaître que les femmes sont également des agricultrices.»