Le printemps pluvieux n'a pas nui aux fraises du Québec, qui viennent d'arriver dans les étals. «La saison s'annonce bonne, contrairement à d'autres productions», a dit hier à La Presse Michel Sauriol, président de l'Association des producteurs de fraises et framboises du Québec (APFFQ).

Fait rare, le gel hivernal n'a presque pas endommagé les fraisiers, qui étaient protégés par une bonne couche de neige. Encore plus exceptionnel, aucun gel nocturne n'a compromis la période de floraison. «On a été gâtés, on a pu dormir toutes les nuits», se réjouit Louis Bélisle, de la ferme A. Bélisle et Fils, de Saint-Eustache. Quand le mercure chute, les 700 producteurs de fraises et framboises de la province limitent les dégâts en arrosant les plants, quitte à dormir moins.

Cerise (ou fraise) sur le gâteau, le beau temps des derniers jours a accéléré la croissance des fruits, que l'on commence à récolter. «Les fraises sont vraiment bonnes, a dit M. Bélisle. C'est peut-être parce que ça fait un an qu'on n'en a pas mangé, mais mon Dieu qu'elles ont du goût!» Seuls les plants sous bâche sont prêts. Ceux cultivés en plein champ le seront dans une semaine, autour de Montréal.

Les fraises de Californie 40% moins chères

La fruiterie Val-Mont de Boucherville offre des fraises du Québec depuis jeudi. «On est très heureux, on les attendait avec impatience», a dit Martin Lafrance, directeur du commerce. Les fraises d'ici y sont actuellement vendues 3,99$ la chopine... comparativement à 2,50$ pour les californiennes. On prévoit toutefois réduire le prix des fraises québécoises la semaine prochaine.

Le malheur des consommateurs fait le bonheur des producteurs de fraises, qui se sont réjouis d'obtenir des prix intéressants en début de saison, alors que la demande était très forte, l'an dernier. Des prix qui se sont écroulés plus tard en juin, au plus fort des récoltes, rappelle M. Sauriol dans le site internet de l'APFFQ.

Les supermarchés et fruiteries «sont pro-achats québécois, ils sont de plus en plus soucieux de s'approvisionner en fraises du Québec, mais ça leur prend un approvisionnement régulier», a indiqué M. Sauriol. Pour la troisième année, les fraises d'ici sont marquées du logo «Les fraîches du Québec».

Bientôt une norme de qualité

Inspirée de la norme «Canada no 1», une norme de qualité Québec devrait faire son apparition en 2012. Elle garantira que toutes les fraises d'un contenant sont de calibre semblable et ont peu de défauts.

Depuis le 1er mai, le taux de rémunération des cueilleurs de fraises est fixé à 0,75$ le kilogramme au Québec, en hausse de 0,01$. Ils peuvent aussi être payés à l'heure, au salaire minimum, qui est de 9,65$.

Si l'on préfère cueillir ses fruits soi-même, il faudra attendre autour de la Saint-Jean-Baptiste, quand les champs seront pleins de fruits rouges. Pour trouver une ferme près de chez soi: www.lesfraichesduquebec.com.