Pierre Karl Péladeau est prêt à participer à une commission parlementaire sur l'entente de gestion du futur amphithéâtre à Québec.

«En général, nous ne nous défilons pas de nos obligations. Nous allons attendre de voir s'il y a une commission. Si cette commission souhaite nous entendre, nous accepterons l'invitation au moment opportun», a dit Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor, en entrevue à La Presse hier après l'assemblée annuelle du Groupe TVA.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, veut faire adopter par l'Assemblée nationale une loi interdisant de contester devant les tribunaux l'entente de gestion du futur amphithéâtre conclue avec Quebecor Média. Denis de Belleval, ex-ministre péquiste et ex-directeur général de la Ville de Québec, croit que l'entente est illégale car elle n'a pas fait l'objet d'un appel d'offres. Il entend la contester devant les tribunaux.

Il faut foncer

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a demandé hier aux parlementaires d'arrêter le «niaisage» et de voter en faveur du projet de loi privé présenté par sa députée Agnès Maltais. «Nous voulons un amphithéâtre, des événements internationaux sportifs et culturels, une équipe de la LNH à Québec? Agissons en conséquence. Une fois qu'on a pris une décision, il faut avoir le courage de l'assumer, foncer et arrêter de niaiser», a-t-elle dit lors d'un discours à la chambre de commerce et d'industrie de Québec.

Le gouvernement Charest et le PQ ne s'entendent pas sur la légalité de l'entente entre Quebecor Media et la Ville de Québec. «J'ai eu l'assurance qu'elle est légale», dit Pauline Marois. Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, croit toujours que la Ville de Québec aurait dû aller en appel d'offres pour respecter la loi.

Au lieu de procéder par appel d'offres, le maire Régis Labeaume a mandaté le PDG de l'Industrielle Alliance, Yvon Charest, afin de négocier en privé avec les entreprises intéressées à gérer et obtenir le nom du futur amphithéâtre. Parmi les deux offres finales, la Ville de Québec a choisi celle de Quebecor Media qui garantit 111,75 millions de dollars sans équipe de la LNH et 188,5 millions avec une équipe de la LNH sur une période de 25 ans.

À ce stade-ci de la session parlementaire, un projet de loi privé doit obtenir l'appui de tous les députés. À l'exception du PQ, aucun autre parti ne l'appuie officiellement. Jeudi dernier, les députés ont accepté d'étudier le projet de loi en commission parlementaire, tout en conservant leur droit de veto sur son adoption. Le projet de loi pourrait être déposé demain et étudié en commission parlementaire la semaine prochaine. Le député de Québec solidaire Amir Khadir est opposé à l'entente de gestion, qu'il a déjà qualifiée de «grotesque» et «pathétique».

Date butoir

L'entente de principe entre Quebecor et la Ville de Québec doit être ratifiée avant le 7 septembre prochain. Pierre Karl Péladeau n'a pas voulu commenter hier à savoir si cette date butoir pouvait être retardée. Le cas échéant, l'Assemblée nationale pourrait voter la loi demandée par le maire Labeaume durant la session d'automne.

Le futur amphithéâtre, qui doit être inauguré en 2015, coûtera 400 millions de dollars. Le gouvernement du Québec versera 200 millions. La Ville de Québec acquittera le reste de la facture, moins la contribution du gestionnaire et du groupe J'ai ma place (14,7 millions) qui a vendu des droits sur les sièges et les loges du nouvel amphithéâtre.