Les Inuits vivant dans le Nord du Québec se prononçaient mercredi par voie référendaire sur la création d'un «gouvernement régional», une première dans l'histoire du Québec, ont indiqué les autorités.

Le Nunavik, région québécoise coincée entre le nord du 55e parallèle et le sud de la Terre de Baffin, compte plus de 11 000 habitants, essentiellement des Inuits, répartis dans un chapelet de 14 villages côtiers.

Quelque 7800 électeurs s'exprimaient mercredi sur la mise en place d'un «gouvernement régional» dans ce territoire arctique, doté de pouvoirs en matière de santé, d'éducation et de services sociaux. Plus d'un millier d'entre eux sont des Inuits vivant à l'extérieur du Grand Nord, par exemple dans la métropole Montréal.

«Aujourd'hui c'est la dernière journée de vote. Le scrutin se termine ce soir. Il y a eu cinq jours de vote par anticipation», a déclaré à l'AFP Sonia Gosselin, directrice du référendum dans la région de Montréal.

Une majorité simple et une participation minimale de plus de 25% des électeurs inscrits sont les deux conditions essentielles à remplir pour valider la victoire de l'option du «oui» lors de ce scrutin passé quasiment inaperçu au Québec. La commission électorale n'a pas indiqué si le quorum avait déjà été atteint.

Si les Inuits du Grand Nord québécois optent pour plus d'autonomie, le projet de «gouvernement régional» devra encore être approuvé par les gouvernements du Québec, du Canada et l'administration locale de cette région.

Et l'Assemblée législative du Québec devra adopter une loi afin d'encadrer la formation de cette nouvelle entité représentant la population inuit du Grand Nord, qui pourrait à l'avenir voter pour ses élus à l'Assemblée du Nunavik, -à créer-, ce qui ne l'empêcherait pas d'élire des députés provinciaux à Québec et fédéraux à Ottawa.