Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, pourra continuer à réciter sa prière en début de séance du conseil municipal.



Le Mouvement laïque québécois (MLQ) veut le faire taire en s'adressant au procureur général et à la Commission des droits de la personne, mais en vain. Le procureur a fait savoir qu'il ne s'en mêlera pas, tandis que la Commission n'a pas reçu de requête officielle.

Le MLQ en a appelé au procureur et à la Commission parce que le «ton monte et les esprits s'échauffent». Il leur demande de faire respecter les décisions judiciaires qui interdisent au maire de réciter la prière en pleine séance du conseil, comme il l'a fait encore lundi. Le MLQ «dénonce l'inaction du gouvernement».

Lundi soir, le maire a prononcé sa prière au début de la séance, dans une salle comble, face à de nombreux opposants. Il a affirmé qu'il détenait un avis juridique lui indiquant qu'il ne commettait pas ainsi un outrage au tribunal.

Dans un communiqué transmis jeudi, le Mouvement laïque affirme que Jean Tremblay a exprimé «un profond mépris» du Tribunal des droits de la personne et de la Charte des droits qu'il doit faire respecter.

Le Mouvement en appelle au procureur général parce qu'il «ne peut assumer une cause qui a atteint au cours des dernières semaines une dimension nationale».

Le ministère de la Justice a toutefois fait savoir qu'il n'interviendra pas. En entrevue téléphonique, sa porte-parole, Joanne Marceau, a confirmé que le procureur général a reçu une demande du MLQ.

Elle a rappelé que le procureur général n'a pas d'obligation d'intervenir dans un dossier privé. Il n'interviendra pas, puisqu'il n'était pas partie en première instance dans ce dossier, d'autant plus que le maire Tremblay a annoncé qu'il portera la cause en appel, a précisé la porte-parole.

Cependant, Mme Marceau a indiqué que le procureur général n'écarte pas la possibilité d'intervenir si l'affaire se rend bel et bien en appel.

Par ailleurs, la Commission des droits de la personne n'a pas reçu de demande du MLQ et a pris connaissance de sa requête par l'entremise des médias. Sa porte-parole, Patricia Poirier, a affirmé que la Commission continue de «suivre le dossier de près» mais qu'elle n'avait pas de commentaires à formuler.

La présidente du MLQ, Marie-Michelle Poisson, n'a pas donné suite aux demandes d'entrevue.