La sécurité des églises de la communauté copte canadienne va être «resserrée» pour les messes du Noël orthodoxe jeudi soir, suite à l'attentat d'Alexandrie et aux menaces proférées sur un site internet lié à Al-Qaïda, a indiqué lundi l'Association copte canadienne.

«Les églises vont célébrer la messe comme d'habitude, mais la sécurité va être resserrée à proximité», a dit à l'AFP Sherif Mansour, porte-parole de l'Association copte canadienne (ACC).

Cette communauté religieuse est évaluée par l'ACC à environ 255 000 personnes au Canada, principalement à Toronto, qui abrite 14 églises coptes, mais aussi à Ottawa, Montréal et Vancouver.

«Seules les personnes connues dans la communauté pourront entrer. Nous allons embaucher des gardes privés pour sécuriser les lieux et les forces de police locales et la GRC vont patrouiller dans les environs», ajoute M. Mansour, homme d'affaires arrivé du Caire il y a 23 ans.

«C'est la première fois que nous prenons de telles mesures», souligne-t-il.

Des coptes ciblés

Elles font suite aux violences visant les chrétiens du Proche-Orient, frappés il y a deux jours par un attentat contre une église copte d'Alexandrie en Égypte (21 morts). Le niveau d'alerte a été renforcé depuis la publication en décembre, par un site internet islamique, des noms, adresses et photos d'une centaine de coptes résidant au Canada.

«Tout le monde est désormais inquiet d'aller à l'église», raconte le retraité montréalais Mishriky Guindi, lui-même cité dans cette liste. Avant d'ajouter: «mais nous n'allons pas nous arrêter».

Le 21 décembre, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, avait condamné «avec vigueur» ces menaces, assurant l'engagement du Canada «à respecter et à accueillir les nouveaux arrivants quelles que soient leurs croyances religieuses».

Conséquence des violences dont est victime la communauté copte au Proche-Orient, une nouvelle vague d'immigration vers le Canada et l'Australie est en cours, explique Sherif Mansour. «Ce sont des jeunes hautement qualifiés - médecins, ingénieurs - qui fuient avec leurs familles», indique-t-il.