Unis sur plusieurs fronts en 2010, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent et son homologue de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Michel Arsenault, ne s'entendent cependant pas sur les facteurs qui ont contribué au resserrement des forces syndicales au cours de l'année.

Pour Réjean Parent, c'est tout simplement le premier ministre du Québec, Jean Charest, qui a mis la table à un tel rapprochement.

Selon lui, il était nécessaire de faire contrepoids à la série de lois «anti-syndicales» et «anti-sociales» adoptées par Jean Charest depuis son arrivée au pouvoir en 2003. Et avec, en 2010, l'échéance des conventions collectives des 475 000 employés du secteur public et parapublic, la volonté des forces syndicales de montrer au gouvernement de quel bois elles se chauffaient s'est concrétisée en un Front commun qui a conclu une entente dans un temps record.

De plus, c'était la première fois depuis plus de dix ans que les négociations avec les employés de l'État se concluaient par une entente négociée plutôt que par une loi spéciale.

De son côté, Michel Arsenault attribue le succès des forces syndicales en 2010 à la conclusion d'une entente de non maraudage.

Celles-ci, dit-il, ont l'habitude de tenter de recruter des membres dans les organisations rivales lorsque les conventions collectives tirent à leur fin. Cette fois-ci, les syndicats ont décidé qu'ils allaient plutôt marcher du même pas. Et c'est après avoir dressé et présenté sa «courte liste d'épicerie» au gouvernement que le Front commun «sans faille» a obtenu ce qu'il souhaitait, a expliqué M. Arsenault.

Le Front commun a réuni tous les grands syndicats présents dans les secteurs public et parapublic, notamment la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).

À la fin de 2010, un autre regroupement a vu le jour, l'Alliance sociale. Elle regroupe également les principaux syndicats en plus de ceux représentants le milieu de l'éducation. L'Alliance a lancé sa première offensive au début novembre en appelant le gouvernement à revoir ses politiques «de droite» en vue du prochain budget.

Selon Réjean Parent, les syndicats, qui ont réussi à limer leurs différences en 2010, poursuivront leur combat en 2011 puisque les ressources financières continueront à se raréfier et le besoin de maintenir les services à la population se fera encore plus pressant.