De 1977 à 2007, le revenu disponible des hommes de 16 ans et plus a décru de près de 5% en dollars constants tandis que celui des femmes a augmenté de 39%. Malgré cela, le revenu disponible des femmes demeure inférieur d'environ 20% à celui des hommes.

C'est ce que l'Institut de la statistique du Québec nous apprend parmi quantité d'autres données révélatrices dans son Portrait social du Québec, paru hier.

Les auteurs, qui n'hésitent pas à faire des sauts en arrière, font bien voir le chemin parcouru et l'évolution des moeurs, notamment quant à la famille.

Ainsi, de 1977 à 2007, le nombre de personnes seules a été multiplié par 2,6. Les couples sans enfant sont maintenant deux fois plus nombreux et le nombre de familles monoparentales a crû des deux tiers.

Côté scolarisation, on rattrape graduellement le temps perdu. En 1985-1986, seulement les deux tiers des adolescents accédaient à la cinquième secondaire. Plus de 20 ans plus tard, cette proportion a grimpé aux trois quarts. Le gain a été de cinq points au collégial et de douze points au baccalauréat.

On a encore du chemin à faire pour rattraper les Ontariens, dont 20,6% détiennent au moins un baccalauréat, comparativement à 16,5% pour les Québécois.

En 2006, les immigrants représentaient 11,5% de la population totale du Québec, une proportion deux fois inférieure à celle observée en Ontario et en Colombie-Britannique. Au Québec, en 2006, la moitié (50,3%) des immigrants disaient appartenir à une minorité visible.

De 1996 à 2008, le nombre de prestataires de l'aide sociale a diminué du tiers. Fait à noter, on observe cependant que ceux qui en bénéficient ont tendance à en dépendre plus longtemps: la part de la clientèle adulte cumulant plus d'une décennie de prestations a augmenté de 28,6% à 47,5% entre 1996 et 2008.

Malgré une hausse de 52% du nombre d'immigrants entrant au pays annuellement de 1996 à 2008, le nombre de prestataires de l'aide sociale issus de pays étrangers a baissé de 113 996 en 1996 à 96 664 en 2008. Une bonne nouvelle qu'il faut cependant nuancer, car la part relative des immigrants parmi les prestataires de l'aide sociale a augmenté substantiellement, ce qui indique qu'ils ont «moins profité que leurs concitoyens de l'expansion économique que le Québec a connue» pendant cette période pré-récession, peut-on lire.

Côté fécondité, cependant, la décennie 2000 a été celle d'un certain rattrapage, avec un peu plus de 1,7 enfant par femme en 2009 comparativement à 1,5 en 2000.

Du point de vue des finances, le revenu disponible de l'ensemble des unités familiales, une fois les impôts retranchés et les transferts gouvernementaux versés, a augmenté de 5% en dollars constants de 1977 à 2007. «Les gains sont particulièrement notables chez les personnes de plus de 65 ans», est-il écrit dans le Portrait social.

Quelques mauvaises nouvelles, en terminant? Les deux tiers des Québécois souffrent d'au moins une maladie chronique. De 2000-2001 à 2005, on relève une prévalence nettement accrue de l'hypertension, de l'arthrite et du rhumatisme ainsi que du diabète, tandis que les maladies cardiaques et le cancer présentent des taux assez stables.

Enfin, les inégalités sociales du point de vue de la santé - mortalité et incapacité - sont tout aussi prononcées en région que dans les grands centres, contrairement aux idées reçues.